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Pour le PPE, l’accélération de la procédure de vote est nécessaire tant « l’Europe prend du retard en termes de compétitivité et de croissance. La croissance, pas la bureaucratie, c’est cela qui relancera notre économie et qui permettra la transition verte », appuie le député PPE Tomas Tobé.

A gauche de l’hémicycle en revanche, les Socialistes et Démocrates (S&D) soutiennent que les propositions d’Omnibus sont « simplement de la déréglementation, pas de la simplification ». L’eurodéputé S&D Gabriele Bischoff dénonce également une loi « rédigée par les grandes entreprises qui ont fait du lobbying pendant très longtemps », et sa collègue Lara Wolters un « non-sens complètement absurde, [qui] nuit aux normes sociales et environnementales ». 

De leur côté, les Verts estiment qu’Omnibus est « un affaissement inédit des protections de l’économie européenne ». Pour la vice-présidente du groupe Marie Toussaint, le train de propositions « décourage les entreprises et investisseurs responsables qui ont déjà engagé le changement, […] il sanctionne la vertu et encourage le vice. »

Lors du débat, la députée Merja Kyllönen du groupe de gauche radicale The Left a appelé à la saisie des avoirs russes. ©Michel Christen

Le Mouvement 5 étoiles italien, manifeste contre RearmEu devant l’hémicycle à Strasbourg, 11/03/25. © Morgane JOULIN

Pour débloquer les 210 milliards deuros davoirs russes gelés dans lUnion européenne, afin daider lUkraine, les eurodéputés sont confrontés à un problème complexe : cet argent est protégé par le droit international. Entre acrobatie juridique et prudence diplomatique, le Parlement a débattu d’une solution ce 12 mars.

Vers une mutualisation des moyens avec le livre blanc de la défense 

ReArmEu s’inscrit plus largement dans un livre blanc pour améliorer la défense de l’UE, adopté ce mercredi 12 mars au Parlement européen. Ce document, présenté par la Commission européenne, propose un ensemble d’actions à court et long terme. L’objectif est de positionner l’Union comme « un garant de la sécurité », tout en cultivant son autonomie militaire. En plus de ReArmEu, qui est l’une de ses mesures phare, il suggère un renforcement de la complémentarité entre l’UE et l’Otan pour maximiser les capacités militaires. Le livre propose aussi une optimisation des infrastructures de transports et de communication pour faciliter le déploiement rapide des troupes à travers l’Europe, ainsi qu’un travail commun pour mieux évaluer les menaces internes et externes à l’UE.

Ces désaccords profonds rendent la négociation d’une future position commune difficile. Si les députés arrivent à un consensus, le Parlement devrait voter, à la session plénière d’avril, une résolution pour la confiscation des avoirs russes, ce qui pourrait faire pression sur la Commission européenne, qui reste jusqu’à présent très frileuse.

Des grands principes à suivre en matière de droits des femmes dans l’Union européenne ont été fixés grâce à une nouvelle feuille de route, discutée mardi 11 mars au Parlement européen. Cependant, l’absence de mention du droit à l’IVG questionne.

Chez la gauche radicale, on a du mal à se mettre d’accord. Manon Aubry, présidente du groupe The Left, l’avoue de ses propres mots : « le groupe est relativement divisé sur la question ». Manon Aubry trouve que la saisie des avoirs est “une fausse bonne idée” trop risquée diplomatiquement, tandis que la député finlandaise Merja Kyllönen, du même groupe, a appelé pendant le débat à « ne pas se cacher derrière des principes juridiques » et à transférer immédiatement les fonds à l’Ukraine. De l’autre côté de l'hémicycle, le groupe d’extrême droite PfE où siègent des eurodéputés du Fidesz hongrois, ouvertement russophile, ne trouve pas non plus de position commune. Le président du groupe Jordan Bardella se dit « très réticent » à l’idée de la confiscation, craignant que les entreprises européennes présentes en Russie subissent des mesures de rétorsions.

Un manque d’ambition climatique pour le Pacte pour une industrie propre

Les parlementaires ont débattu mardi du « pacte pour une industrie propre ». Il s’agit d’une série de mesures législatives proposées par la Commission européenne.

Contrairement à ce que son nom indique, un seul point porte sur l’écologie : la Commission souhaite créer une banque dédiée au financement de projets en faveur de la décarbonation, pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie.

Le faible aspect environnemental du pacte réjouit les députés à droite et à l’extrême droite de l’hémicycle, qui y voient l’occasion de réduire les ambitions écologique de l’Europe. Matej Tonin, député du PPE a déclaré que ce pacte était une « réponse aux folies du Pacte vert, un pas vers une bonne version du texte ».

Le Pacte vert, adopté en 2022 sous la précédente mandature, fixe des objectifs climatiques afin de permettre à l’UE d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Pauline Moyer

Chez la gauche radicale, on a du mal à se mettre d’accord. Manon Aubry, présidente du groupe The Left, l’avoue : « le groupe est relativement divisé sur la question ». Manon Aubry trouve que la saisie des avoirs est « une fausse bonne idée » trop risquée diplomatiquement, tandis que la député finlandaise Merja Kyllönen, du même groupe, a appelé pendant le débat à « ne pas se cacher derrière des principes juridiques » et à transférer immédiatement les fonds à l’Ukraine. De l’autre côté de l'hémicycle, le groupe d’extrême droite PfE où siègent des eurodéputés du Fidesz hongrois, ouvertement russophile, ne trouve pas non plus de position commune. Le président du groupe Jordan Bardella se dit « très réticent » à l’idée de la confiscation, craignant que les entreprises européennes présentes en Russie subissent des mesures de rétorsions.

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