« Malgré les progrès engrangés, l’égalité pleine et entière entre les femmes et les hommes prendra encore des décennies, voire des siècles, au rythme actuel. » C’est en ces termes que Roxana Mînzatu, vice-présidente de la Commission européenne, a présenté aux eurodéputés, mardi 11 mars, une nouvelle feuille de route pour les droits des femmes. La Commission a défini une liste de huit grandes orientations à suivre, incluant la santé, l’éducation, l’emploi, la représentation politique, ou encore la lutte contre les violences. Le chapitre sur la santé des femmes, ajouté sous la pression des lobbys féministes, mentionne vaguement le droit de chaque femme à disposer de son corps. Théoriquement, ce droit permet à chacune de décider de façon autonome de sa vie sexuelle, d’avoir recours à la contraception ou encore à l’avortement. Pourtant, aucune mention de l’IVG dans la feuille de route.
L’eurodéputée écologiste Mélissa Camara des Verts européens trouve cette lacune regrettable. « L’IVG n’est pas qu’une question de santé, il faut rappeler que le droit à l’avortement est un droit fondamental. [...] La Commission a encore une fois fait le choix de la faiblesse », dénonce-t-elle. L’élue réclame davantage de textes législatifs contraignant les pays membres à légiférer sur l’accès à l’avortement, dans un contexte européen de montée de l’extrême-droite, opposée à l’IVG.
Ce n’est pas la première fois que la Moldavie bénéficie du soutien de l’Union européenne. Chisinau a touché près de 270 millions d’aides d’urgence de l’UE entre 2021 et 2024 pour redresser son système énergétique, en crise suite au retrait de l’entreprise russe Gazprom.
Le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne a ainsi servi d’accélérateur au rapprochement de la Moldavie avec les 27, allant jusqu’à en faire une candidate officielle à l’adhésion en 2022. Avec ce plan de croissance, l'Europe souhaite mettre le pays à niveau pour qu’il puisse faire face à la concurrence du marché en cas d’intégration à l’Union européenne. « 70 % du commerce moldave se fait [déjà] avec l’UE » rappelle Florent Parmentier.
Toutefois, la politologue Claudia Badulescu nuance le tableau : « Ce qu’on voit, c’est une aide massive, qui va permettre de stabiliser le pays en profondeur. Mais il reste à déterminer s’il existe une perspective réelle d’adhésion dans les dix prochaines années. » En attendant, le premier versement du plan de croissance devrait être touché par Chisinau avant la fin avril. Un calendrier volontairement accéléré, pour un pays qui craint d’être la prochaine cible de l’appétit impérialiste du Kremlin.
L'exercice lui-même du semestre est critiqué par les députés. Marie Toussaint, membre du groupe des Verts, dénonce un deux poids, deux mesures : « Nous faisons face à d'immenses contradictions. D’un côté des règles budgétaires imposent une camisole de force aux États, et les mènent à conduire une politique austéritaire aux conséquences catastrophiques, et de l’autre la commission reconnaît les besoins massifs en termes d’investissement. »
Un « effet boule de neige » pour l’industrie de l’armement européenne
Les soutiens du plan ReArmEU évoquent un effet « boule de neige » qui permettra de réindustrialiser, rouvrir des chaînes de production et relancer l’industrie lourde. En France par exemple, la Fonderie de Bretagne (Lorient) se dirige vers cette stratégie. Cet ancien fournisseur de pièces pour Renault aujourd’hui en redressement judiciaire, pourrait très bien être repris par Europlasma pour fabriquer des obus.
Pour autant, ReArmEU ne fait pas l’unanimité. La présidente du groupe de gauche S&D, Iratxe García Pérez, défend le plan, mais plaide pour qu’il ne se fasse pas « aux dépens des dépenses sociales et de l’État providence qui sont à la base de l’État européen ». Le président du groupe d’extrême droite PfE, Jordan Bardella, estime que le programme « ne peut avoir de sens que s'il s’accompagne de la préférence nationale » dans l’achat des armements. De l’autre côté de l’assemblée, le député du groupe de gauche radicale The Left Danilo Della Valle, membre du Mouvement 5 étoiles italien, parle d’une « folie belliciste ». « Ce sont des milliards d’euros qui sont retirés à la santé au profil de la militarisation », a-t-il scandé dans l’hémicycle.
Un exercice d’équilibriste
L'exercice lui-même du semestre est critiqué par les députés. Marie Toussaint, membre du groupe des Verts, dénonce un deux poids, deux mesures : « Nous faisons face à d'immenses contradictions. D’un côté des règles budgétaires imposent une camisole de force aux États, et les mènent à conduire une politique austéritaire aux conséquences catastrophiques, et de l’autre la commission reconnaît les besoins massifs en termes d’investissement. »
Cette situation s’illustre dans l’actualité. Mardi 4 mars, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé un plan de 800 milliards d’euros pour réarmer l’Europe. Martin Schirdewan, coprésident du groupe The Left, dénonce la priorité donnée à la défense dans les budgets européens : « On parle de défense comme si c’était un bien public alors que des mesures d’épargne sont imposées pour les secteurs de la santé. »
Un pas en arrière, un pas en avant. Face à la valse des États-Unis concernant leur aide militaire à l’Ukraine, l’Europe décide d’entamer un solo pour assurer sa propre sécurité. Le plan ReArm Europe, présenté et discuté pour la première fois le 6 mars dernier lors d’une réunion extraordinaire des chefs d’État européens, constitue la pièce maîtresse de cette nouvelle politique de défense commune.
Ce mardi 11 mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, ont fait un crochet par Strasbourg pour développer les contours de ce plan de réarmement devant les députés européens. 800 milliards d’euros vont être mobilisés. Actuellement, les pays de l’UE consacrent à la défense moins de 2% de leur PIB. L’objectif est de passer à 3% sur les quatre prochaines années. D’après la présidente de la Commission, cela permettra de dégager un budget de 650 milliards d'euros. En plus de cela, 150 milliards d’euros seront fournis sous forme de prêt pour financer les capacités de défense des Etats-membres.
La stratégie économique de ReArmEU s’inscrit ainsi à contre-courant de la politique du déficit minimal en place depuis des années. Le plan prévoit en effet d’autoriser les États-membres à déroger au pacte de stabilité et de défense, ce qui leur permettra de dépenser dans la défense sans être menacé de sanction en cas de déficit excessif.
Des grands principes à suivre en matière de droits des femmes dans l’Union européenne ont été fixés grâce à une nouvelle feuille de route, discutée mardi 11 mars au Parlement européen. Cependant, l’absence de mention du droit à l’IVG questionne.
Les ambitions sociales ne sont cependant pas au goût de tous les députés. À droite et à l’extrême-droite de l’hémicycle, les parlementaires insistent pour que l’Union européenne n’entrave pas la souveraineté des pays. «L’Union a énormément de décisions à prendre dans le domaine commercial, ou de la politique internationale, c’est là qu’elle doit se concentrer », déclare Henrik Dahl, membre du Parti populaire européen.