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La lutte contre les pêcheurs illégaux trace l’un des axes majeurs de l’accord commercial. Irina Popescu, chercheuse au think-tank du Parlement européen, détaille l’importance écologique de cette mesure : “Certains pêcheurs utilisent des équipements interdits ou opèrent dans des aires protégées. Les espaces maritimes et les espèces protégées sont affectés. [Le quota de 7000 tonnes] permet d’éviter la surexploitation des ressources.”

Les navires de l’Union européenne peuvent continuer à pêcher le thon dans les eaux du Cap-Vert

Le Parlement européen a donné son feu vert pour l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Cap-Vert. Jusqu’en 2029, 56 navires de pêche portugais, français et espagnols pourront sortir des eaux 7000 tonnes de thons rouges, requins bleus et espadons. Ce partenariat économique existe avec le pays africain depuis 1990. Il a été revu plusieurs fois, en 2007 puis en 2016, pour répondre à des exigences de durabilité. Le député en charge du dossier Paulo Do Nascimento Cabral (PPE, droite) se félicite de l’équilibre de l’accord commercial entre les deux pays : “C’est loin d’être un accord prédateur. Le Cap-Vert va recevoir de l’Union Européenne des fonds pour rendre sa pêche plus durable.”

La riposte politique, un “chemin dangereux”

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Au sommet sur l'IA de Paris ce mardi 12 février, Ursula von der Leyen et J.D. Vance ont évoqué le sujet des droits de douane. © Ian Langsdon / AFP

Augustin Brillatz et Thomas Dagnas

Plus de gaz américain pour l’Europe : une idée soutenue en novembre dernier par la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. Elle a rencontré mardi soir le vice-président américain J.D. Vance à Paris. "L’Europe compte beaucoup pour nous. Nous voyons beaucoup de relations économiques à construire avec le continent", a rassuré le numéro deux des États-Unis.

Chez les conservateurs, les positions sont plus mesurées. Pour le Parti Populaire Européen (PPE, droite), difficile de s’engager dans une guerre commerciale. L’eurodéputé polonais Michał Szczerba (PPE, droite) rappelle ainsi que les filières acier et aluminium représentaient plus de 300 000 emplois directs à l’échelle européenne. À l’extrême-droite, les Conservateurs et Réformistes européens (ECR) assument leur proximité avec Donald Trump et réclament l’achat massif d’armement américain, et l’augmentation des importations de Gaz naturel liquéfié (GNL) pour contenter les Etats-Unis.

Augustin Brillatz

Au Parlement, plusieurs groupes politiques, notamment Les Verts (gauche) et Sociaux & Démocrates (S&D, gauche), réclament des mesures fermes pour faire face à l’éventualité d’une guerre commerciale avec les États-Unis. Raphaël Glucksmann (S&D, gauche) propose d’utiliser le Digital Service Act [loi régulant les contenus publiés sur les plateformes numériques, ndlr] pour pénaliser financièrement les grandes entreprises américaines de la tech, qui soutiennent Donald Trump. "C’est un chemin dangereux de politiser ces instruments pour répondre à des menaces économiques", estime Varg Folkman, analyste économique au think tank European Policy Centre.

Mais pour d’autres eurodéputés, cette absence ne passe pas. Avant l’ouverture de la session plénière, la présidente du groupe S&D (sociaux-démocrates) Iratxe Garcia Perez dénonçait « un manque de respect de la Commission vis-à-vis du Parlement européen ». En conférence de presse, l’eurodéputée espagnole a réitéré ces propos et a espéré qu’il y aurait « l’occasion d’échanger avec elle lors de la prochaine plénière ». Le constat est le même pour l’Italien Pasquale Tridico (La Gauche, extrême gauche) : « Ce sujet revient beaucoup parmi les eurodéputés. Son absence et celle d’Ursula von der Leyen sont un vrai problème pour nous ».

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