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Un an après les scandales, les eurodéputés ré-accordent leur confiance à Frontex

11 mai 2023

Un an après les scandales, les eurodéputés ré-accordent leur confiance à Frontex

Le Parlement européen a majoritairement approuvé les comptes de l’agence Frontexpour l’année 2021. Une manière pour les députés de tourner la page de la controverse et du scandale qui avaient éclaboussé ...

Pour ce qui est du groupe Identité et Démocratie (ID), on fait la sourde oreille. En plus de Jean-Marie Le Pen, sa fille Marine touchera, grâce au FPV 1783 € (en plus de ses 4463 € de retraite d’eurodéputée). Un paradoxe quand on sait que ces eurodéputés n’hésitent pas à fustiger les éventuels gaspillages des ressources allouées par les États pour le budget européen. Interrogé sur ces questions, Jordan Bardella, eurodéputé ID, a botté en touche : «Nous n’en avons pas encore parlé au sein de notre groupe parlementaire, mais peut-être qu’on pourrait voter contre le renflouement de ce fonds.»

Le FPV, un boulet pour le Parlement

L’avenir de ce fonds de pension est incertain. «Le régime de pension complémentaire [...]est en voie de suppression», résume de façon très laconique le site du Parlement. Une autre manière de dire qu’il sera enterré le même jour que son dernier bénéficiaire. Mais cette position attentiste ne suffit plus, vu l’ampleur du déficit : il s’élèverait à 313 millions d’euros, menaçant de faire faillite d’ici fin 2024. Investigate Europe a révélé qu’en avril dernier, le secrétaire général du Parlement s’était saisi du problème, mettant sur la table plusieurs hypothèses afin de le renflouer. La première, c’est que le Parlement règle la totalité de l’addition, donc sur les deniers publics. La deuxième option consisterait à vendre tous les actifs du fonds pour effectuer un paiement unique aux bénéficiaires, afin d’en finir avec un problème gênant. Dernière option : diminuer le montant des retraites, pour éviter de trop piocher dans les caisses de l’hémicycle.

Jean Lebreton et France-Marie Nott-Mas

Les parlementaires européens face au scandale du fond de pension volontaire

11 mai 2023

Les parlementaires européens face au scandale du fond de pension volontaire

Plusieurs centaines d’eurodéputés toucheront une retraite pouvant aller jusqu’à 13 700 euros par mois. Un généreux système permis par le fonds de pension volontaire mis en place en ...

La situation économique en Europe continue toutefois à évoluer et est surveillée « de très près » par l’Autorité bancaire européenne. Le 15 mars, le Crédit Suisse, deuxième banque helvétique, perdait un quart de sa valeur boursière et empruntait 50 milliards de francs suisses à la banque centrale du pays dès le lendemain. Un symptôme inquiétant pour la stabilité économique européenne.

« C’est irresponsable de dire que c’est la panique », affirme la députée Aurore Lalucq (S&D, sociaux-démocrates) alors que la perspective d’une crise économique fait débat dans l’hémicycle. Le 10 mars, les autorités américaines ferment la Silicon Valley Bank (SVB) pour faillite. Seizième banque du pays, elle est spécialisée dans le financement des start-up. La Silvergate et la Signature Bank, deux banques proches des crypto-monnaies, ont également dû baisser le rideau. Cette liquidation est la conséquence d’un portefeuille peu diversifié, additionné à une forte hausse des taux d’intérêts de la Réserve Fédérale américaine. Mais existe-t-il un risque de contagion pour l’Europe ?

Pour Mairead McGuinness, commissaire européenne aux Services Financiers, il faut rester calme : « La SVB n’a qu’une empreinte limitée en Europe et les autorités de surveillance ont agi à temps ». Si la faillite de la SVB ravive les peurs liées à la crise financière de 2008, la situation est différente. D’un côté, les autorités américaines sont intervenues plus rapidement qu’après la faillite de Lehman Brothers. De l’autre, la SVB étant spécialisée dans la tech et peu implantée en Europe, la crise reste localisée et le risque de contagion est faible. La députée Stéphanie Yon-Courtin (Renew, libéraux), tire déjà des enseignements de cette déroute : « Les règles européennes mises en place après la crise de 2008 sont des digues solides pour assurer la résilience de nos banques ».

© Unsplash

© Mariia Shalabaieva sur Unsplash.

Cette fois c’était la dernière. La dernière plénière du Parlement européen durant laquelle personnel et eurodéputés pouvaient utiliser le réseau social chinois TikTok. Dès le 20 mars, son usage est proscrit par crainte d’absorption de données sensibles par Pékin.

Car c’est bien l’ombre de la Chine qui a plané sur cette session du mois de mars. Sur notre indépendance énergétique d’abord. Face à la reprise de l’activité économique du géant asiatique, les eurodéputés et la Commission ont dû réfléchir à leur sécurité énergétique pour l’hiver prochain. Mais aussi à notre industrie, devenue ultra-dépendante aux terres rares chinoises. Un problème que la Commission compte régler en encourageant l’ouverture de nouvelles mines et la production de matériaux made in Europe qui permettraient de fabriquer éoliennes et batteries.

De quoi accélérer la transition verte et remplir les ambitieux objectifs fixés par l’Union européenne pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est sur cette lancée que les parlementaires ont légiféré pour une rénovation énergétique du parc immobilier européen. Ils se sont également prononcés en faveur de la préservation des forêts du continent. La question du coût écologique de ces mesures reste en suspens, voire est oubliée, comme lors du vote du Data Act sur le partage des données.

Ces contradictions affichées plombent malheureusement les discours tenus et viennent modifier les objectifs dessinés par l’Union. Le réchauffement climatique ne ralentit pas, lui. Il se rapproche toujours plus. Inexorablement.

Thomas Bonnet

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