Mais ce durcissement des frontières révolte les groupes de gauche. « Le Conseil et la Commission doivent mettre fin à cette tactique mortelle qui consiste à détourner le regard et à s’enfermer derrière des murs », s’insurge la députée Tineke Strik (Les Verts, écologistes). Même son de cloche pour la députée Sophia In’t Veld (Renew, libéraux), qui en conclut : « Les murs, ça ne fonctionne pas et ils ne résoudront pas les problèmes d'aujourd'hui ».
Cette communication de la Commission fait sourire l’italien Marco Zanni, président (ID, extrême-droite), qui a toujours souhaité un durcissement du contrôle des côtes maritimes européennes : « J’apprécie [...] car aujourd’hui on change de cap, il n’y a plus ce discours des frontières ouvertes, on se concentre à présent sur la réduction d’une activité qui est illégale ».
Un contrôle qui fait débat dans l’hémicycle
« Nous avons tous besoin de l’immigration à condition que celle-ci soit faite de manière légale et sécurisée », a déclaré la Commission européenne. Le texte prévoit la mise en place de dispositifs de surveillance aux frontières, comme le recours aux caméras et aux drones ainsi qu’un meilleur partage de données pour intercepter passeurs et navires.
Une tendance répressive que suit l’Union européenne. Mardi, la Commission a publié des lignes directrices afin de renforcer le contrôle aux frontières pour les cinq prochaines années.
Vers plus de surveillance et contrôle en Méditerranée
Après le drame, le gouvernement s’est réuni en mars pour l’adoption d’un nouveau décret. Il prévoit cette fois-ci la création d’un nouveau crime pour les passeurs et le renforcement des peines déjà existantes.
Depuis des mois, le gouvernement italien ne fait que renforcer sa politique migratoire. En janvier, le gouvernement publiait un décret imposant un code de conduite pour les navires humanitaires. Ce code implique pour les ONGs d’effectuer un seul sauvetage par sortie, mais aussi de naviguer jusqu’à des ports sécurisés et d'entamer les procédures de demande d’asile à bord des bateaux. Conséquences pour les ONGs : des voyages plus longs, plus coûteux et des vies laissées à l’abandon.
L’Italie fortifie ses frontières
Selon la présidente du groupe d’extrême-gauche, le gouvernement italien est responsable : « Je le redis, même si ça provoque un peu d'émoi, oui, Giorgia Meloni [Présidente du conseil des ministres italien] a du sang sur les mains ».