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Adepte de TikTok, l’eurodéputé allemand Malte Gallée (Les Verts, écologistes), diffuse régulièrement des directs de son travail dans l’hémicycle à ses 36 000 followers. « J'ai désinstallé TikTok de mon téléphone professionnel, mais je continuerai bien sûr à utiliser la l’application sur mes appareils privés. Je fais de la politique pour les jeunes et c'est sur TikTok qu'ils se trouvent », assure-t-il.

Jordan Bardella (ID, extrême-droite), qui comptabilise plus de 450 000 abonnés sur la plateforme, conservera également l’application sur son téléphone personnel. « Je continuerai à faire au moins une vidéo par jour avec mon compte. Grâce à l’application, je touche un autre public ». Pour lui, sa seule restriction, c’est « d’essayer de rester moins d’une heure par jour sur TikTok », rigole-t-il. 

 

Réouverture de mines en Europe

TikTokeur un jour, TikTokeur toujours
 

« On n’a toujours pas les tenants et aboutissants de cette décision », explique Manon Aubry, rare eurodéputée présente et active sur l’application, avec ses seize mille abonnés. Elle continue en expliquant que l’injonction n’a pas été décidée collectivement. 

 

« Sans un approvisionnement sécurisé et durable des matières premières critiques, il n’y aura pas de transition industrielle et verte » prévient Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne en charge de l’ère numérique, ce jeudi.  500% : c’est l’augmentation prévue par l’Union européenne de la demande de ces matériaux stratégiques d’ici 2050. Ils regroupent différents métaux, dont les plus connus sont le lithium, le cobalt et les terres rares. Noyaux de la transition énergétique, ils sont indispensables dans la confection des batteries de voitures électriques et des rotors d’éoliennes. Avec l’objectif d’une économie européenne décarbonée et numérique, ces composants seront de plus en plus en tension. 

 

Une décision unilatérale

Alors que les besoins en matières premières critiques vont bondir, la Commission européenne présente un projet de loi pour assurer son indépendance vis-à-vis de la Chine, principal exportateur des matériaux qui composent nos batteries de voitures électriques. L’objectif : relocaliser leur extraction en Europe, malgré les conséquences environnementales.

Cette interdiction n’a pourtant pas fait grand bruit dans l’hémicycle. Peu de députés ont pris connaissance de cette décision. « Nous n’étions pas au courant. », explique un collaborateur de l’eurodéputé Yannick Jadot (Les Verts, écologistes). L’homme politique avait créé un compte lors de la campagne présidentielle française, aujourd’hui inactif. Il comptabilise près de quatorze mille abonnés.

La députée européenne Aurore Lalucq (S&D, sociaux-démocrates) n’était également pas informée de cette décision, elle se considère « boomeuse et perdue sur ce genre de plateforme ». Un fonctionnaire du Parlement, lui, n’est pas surpris, « Je savais qu’après la Commission européenne, l’interdiction allait arriver jusqu’ici », mais il avoue ne pas savoir la date d’entrée en vigueur.

Ça parle au Parlement

Mais, pour l’instant, l’interdiction ne s’applique que pour TikTok. L’application avait avoué, en novembre dernier, la possibilité pour certains employés chinois d’accéder aux informations d’utilisateurs européens et de traquer des journalistes.
 

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