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Le lithium, le cobalt et les terres rares sont essentiels dans la confection des hélices d'une éolienne. © Marine Lebègue

« À partir du moment où on utilise un logiciel chinois, nous n’avons aucune garantie que nos données ne circulent pas dans les sphères étatiques », expose Alain Bouillet, délégué général du CESIN (Club des Experts de la Sécurité, de l’Information et du Numérique). Pour lui, une entreprise chinoise ou américaine peut, sous la contrainte de lois, se voir transférer les informations personnelles de ses clients aux agences étatiques. C’est le cas des lois américaines Patriot Act et Cloud Act. « Il y a un phénomène de mouton de Panurge. On peut même sourire lorsqu’on voit que les Américains s’émeuvent de l'accès aux données par des gouvernements, alors qu’ils sont les premiers à le faire », termine-t-il. « Je ne crois pas qu’il s’agisse de la seule entreprise aujourd'hui qui capte, utilise et instrumentalise nos données », abonde Manon Aubry (co-présidente GUE/NGL, extrême-gauche).
 

« Il y a des préoccupations en matière de sécurité en particulier la protection des données ou de collectes des données par des tiers », justifie Delphine Colard. L’institution suspecte que l’application chinoise utilise les informations personnelles à des fins d’espionnage. Le gouvernement chinois est en effet actionnaire de la maison mère de TikTok, Bytedance. Leurs liens étroits questionnent les Occidentaux sur l’opportunité de Pékin de récolter des renseignements précieux.

Le siphonnage de données

« Ça s’adresse au staff, assistants, députés et agents : tout le monde est concerné », précise Delphine Colard, porte-parole adjointe du Parlement européen. Les députés et les huit mille fonctionnaires de l’institution ont été informés via un courrier de la Direction générale de l’innovation et du support technologique (DG ITEC) : « L'application TikTok ne doit pas être utilisée ou installée sur les appareils du Parlement. Ceux qui l’ont déjà téléchargé doivent la désinstaller dès que possible. » De plus, aucun mail professionnel ne pourra être exploité pour créer un compte sur la plateforme.

Maison Blanche, Commission européenne et maintenant Parlement européen : TikTok rend toc toc les institutions. Dès le 20 mars prochain, la plateforme chinoise sera interdite au Parlement européen de Strasbourg.

Dan Nica, eurodéputé (S&D, sociaux-démocrates), abonde dans ce sens, « On ne doit pas parler de coût mais d’investissement, c’est un prix conséquent à court terme pour un plus grand bénéfice économique à long terme » pour les citoyens. L’objectif est de faire baisser la facture d’énergie de 40 millions d’Européens et de les sortir d’une situation de « précarité énergétique ». L’Organisation des consommateurs européens (BEUC) salue la demande faite aux Etats d’instaurer « une prime substantielle pour les rénovations importantes, et des subventions ciblées à la disposition des ménages vulnérables. »

Julie Arbouin et Thomas Bonnet

Une stratégie critiquée par Olivier Sidler, expert en bâtiment et porte-parole de l’association environnementale NégaWatt : « L’approche par étape coûte entre 20% et 25% plus cher car il faut toujours remettre en marche des chantiers. » Pour plus d’efficacité, il faudrait sélectionner les édifices les moins bien isolés et les rénover jusqu’à l’obtention d’une étiquette énergétique A, c'est-à-dire la plus haute. Selon lui, la directive n’est donc pas à la hauteur de l’urgence climatique : « L’objectif est le bon, mais il ne sera pas atteint. »

À partir du 20 mars, le réseau social chinois TikTok sera interdit pour les 705 députés et huit mille fonctionnaires du Parlement européen. L’institution invoque des inquiétudes en matière de sécurité et de collecte des données.

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