Avec plus de 10 500 morts et blessés l'an dernier, le nombre de victimes civiles afghanes a atteint son plus haut niveau depuis 2009. Une augmentation de 22 % en un an, qui s'explique par l'intensification des combats au sol.
L'année 2014 est une véritable hécatombe en terme de victimes civiles. Entre le 1er janvier et le 31 décembre, 10 548 Afghans ont été tués ou blessés, selon le rapport de la Mission des Nations unies en Afghanistan (Unama), publié mercredi. Une hausse de 22 % par rapport à 2013, un record depuis les premières publications de l'Unama en 2009. Dans le détail, les enfants et les femmes constituent les populations les plus touchées. La mission comptabilise 714 enfants décédés et 1760 blessés, soit 40 % de plus qu'en 2013. 298 ont été tuées et 611 blessées, en hausse de 21 % par rapport à l'an passé. Ces morts surviennent aussi bien à leur domicile, sur le chemin de l'école ou dans les champs.
Selon Nicholas Haysom, chef de l'Unama, ces "chiffres records" témoignent de "l'incapacité" des forces en présence à remplir (leurs) engagements de protéger les civils de la violence".
Dans son rapport, la mission demande aux "forces antigouvernementales", autrement dit, aux talibans, de "cesser d'utiliser les bombes artisanales ainsi que les mortiers et roquettes dans les zones habitées". Ces insurgés seraient responsables de 72 % des pertes civiles. Par ailleurs, l'Unama souhaite la dissolution des forces pro-gouvernementales, auteurs d'exactions sur les populations et de 14 % des pertes civiles. Selon le rapport, 2 % des civils seraient victimes des forces de l'Otan.
En décembre 2014, la majorité des troupes de l'Otan a quitté le pays. Seuls 12 500 militaires restent encore sur place dans le but d'assister et former les 350 000 hommes de l'armée afghane. Dans l'espoir de stabiliser le pays, le président afghan, Ashraf Ghani, a appelé les talibans à des négociations de paix. Sans succès jusqu'à présent.
Hélène Deplanque