À la Une dans le monde entier, depuis début septembre, le procès des viols de Mazan a stupéfait la France, mais aussi trouvé un écho au Canada, en Afrique du Sud ou dans les pays asiatiques.
La presse internationale parle aussi du procès des viols de Mazan. Photo : Élodie Niclass
"La force d’une femme", c’est le titre d’un grand reportage du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Il rend hommage à une femme qui a décidé de témoigner publiquement des viols sous soumission chimique qu’elle a subis. Pendant le procès, elle doit faire face à 51 accusés dont son ex-mari, Dominique Pelicot, qui l’a droguée pendant 10 ans pour que des hommes puissent profiter d’elle. Le reportage parle de "la dignité de Gisèle Pelicot et le patriarcat sur le banc des accusés" et admire une femme qui quitte la salle d’audience "la tête haute, droite comme un i". Même son de cloche dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit qui décrit Gisèle Pelicot comme "la nouvelle icône de la France", et a entraîné un "changement d'époque dans son pays". En Australie, The West Australian souligne "l’extraordinaire bravoure d'une femme violée par 50 hommes". The Globe and Mail au Canada partage cet avis, la désignant comme "le symbole français de la lutte contre les violences sexuelles".
"Messieurs, le fait de ne pas violer ne vous rend pas merveilleux" peut-on lire dans Le Journal de Montréal. Le quotidien québécois profite du procès pour rappeler aux hommes, que le simple fait de ne pas violer ne suffit pas pour gagner une "médaille". Au contraire : "faire sentir les autres en sécurité, c’est une obligation que tout le monde devrait se donner", peut-on lire dans le tabloïd. Dans The New York Times, on tombe sur un autre commentaire, publié suite au procès, qui cherche à expliquer le problème des viols quotidiens dans la société américaine : les femmes souvent considérées comme "sous-humaines et inférieures" aux hommes et leur "sursexualisation" provoque "une croyance sous-jacente selon laquelle la valeur première des femmes réside dans leur utilité pour les hommes".
La culture du viol en question
De son côté, Dominique Pelicot, est associé aux gros titres sombres comme "les abîmes de la perversion sexuelle" du quotidien allemand Taz. Souvent, ce sont ses propres mots qu’on peut lire dans les titres. Cela est le cas pour le journal espagnol El Pais qui cite l’accusé, avouant qu’il a violé sa femme : "Je suis un violeur, comme tous les hommes accusés dans cette salle d'audience." La présomption d’innocence ? Les médias du monde entier s’en moquent. Certes, Dominique Pelicot a déjà avoué avoir commis ce qu’on lui reproche, mais d’un point de vue juridique, il est toujours innocent jusqu’à avoir été condamné définitivement par la justice.
Dans les colonnes de The Citizen en Afrique du Sud, The Star Online en Malaisie et The Jakarta Post en Indonésie, on s’en tient aux dépêches reçues par les agences de presse comme l’AFP.
Nathalie Schneider