L’ONU a livré un rapport accablant sur les victimes civiles en Afghanistan au cours de l’année passée. En 2015, les morts et blessés n'ont jamais été aussi nombreux, depuis six ans que les Nations Unies documentent ces pertes.
Le rapport, d’une centaine de pages, souligne qu’une victime sur quatre est un enfant, et que les principales causes de décès parmi ces populations sont les combats au sol et les attentats.
La mission d’assistance à l’Afghanistan des Nations Unies (UNAMA) précise que les forces anti-gouvernementales (principalement des Talibans) sont responsables à elles seules de 62,3% des morts et blessés (soit 6 859 personnes). Les forces gouvernementales, l’armée et la police afghane sont responsables de 1 854 cas, soit 16,9%.
Depuis la fin de la mission de l’Otan en décembre 2014, les Talibans ont multiplié les offensives contre les forces régulières, causant de nombreux dommages collatéraux.
Le président américain, Barack Obama, a annoncé en fin d’année dernière que le retrait de ses troupes d’Afghanistan serait ralenti. Il était prévu que la plupart des soldats américains aient quitté le territoire d’ici janvier 2017, date de fin du mandat d’Obama. Le nombre sera finalement maintenu à son niveau actuel (9 800 personnes) tout au long de l’année 2016 pour être ramené à 5 500 en 2017. Les militaires de l’alliance atlantique en Afghanistan (principalement composée d’Américains) ont cessé de se battre en 2014, et assurent la formation de l’armée et de la police locale, qui sont désormais en charge de la sécurité de la population.
Le représentant du secrétaire général de l’ONU à Kaboul, Nicolas Haysom, s’est indigné de la situation : "Les avancées revendiquées sur le champ de bataille par les belligérants ne veulent pas dire grand chose s'ils sont incapables de protéger ceux qu’ils veulent gouverner : les hommes, femmes et enfants d’Afghanistan."
Nicolas Serve