Le commerce des armes a augmenté de 8.4 % dans le monde en dix ans, selon un rapport publié ce lundi par l'Institut de recherche international sur la paix de Stockholm (Sipri). Du jamais vu depuis la guerre froide. Décryptage en cinq points.
Les Etats-Unis représentent à eux seuls 33 % des exportations d'armes dans le monde. Crédit : CC by WikiImages/Pixabay
Cinq pays représentent 75 % des exportations mondiales d'armes lourdes pour la période 2012-2016. Il s'agit des États-Unis (33 %), de la Russie (23 %), de la Chine (6,2 %), de la France (6 %) et de l'Allemagne (5,6 %).
Une année record pour la France : de nombreux contrats ont été signés en 2016, totalisant 20 milliards d'euros. Trente-six avions Rafale ont notamment été vendus à l’Inde en septembre, et douze sous-marins à l'Australie, en décembre. Les quarante-huit Rafale vendus au Qatar et à l'Égypte avaient déjà fait de 2015 une année sans précédent, avec 17 milliards d'euros engrangés grâce à l'exportation d'armes.
Les ventes à destination de l'Arabie Saoudite ont bondi de 212 % par rapport à la période 2007-2011. Le pays, qui mène notamment une intervention militaire au Yémen, est le deuxième importateur d'armes dans le monde, derrière l'Inde. Le budget de son armée : 13,7 % de son PNB (Produit national brut). Un chiffre sans équivalent dans le monde. La Russie n'y consacre en comparaison que 5,4 % de son PNB rappelle Le Point. La monarchie, première cliente de la France, s'approvisionne également en armes auprès des États-Unis.
Cette tendance se généralise dans le Moyen-Orient et les monarchies du Golfe, qui comptaient pour 17 % des importations d'armes dans le monde en 2007-2011, et représentent aujourd'hui 29 % des importations - loin devant l'Europe (11 %), les Amériques (8,6 %) et l'Afrique (8,1 %).
L’Asie et l’Océanie ont représenté 43 % des importations mondiales d’armements pour la période 2012-2016, une hausse de 7,7 % par rapport à la période 2007-2011, selon le Sipri. La zone est principalement fournie en armes par la Russie et la Chine.
Pour aller plus loin : voir le dossier Diplomatie des armes publié par le Monde Diplomatique.
Sarah Bos