Le gouvernement grec doit faire valider de nouvelles mesures d'austérité, ce mercredi 8 février. Après deux ans à se serrer la ceinture pour obtenir l'aide financière de l'Europe, l'économie grecque n'est toujours pas sortie d'affaire.
Après trois semaines de négociations, les trois partis de la coalition grecque doivent s'accorder, ce mercredi 8 février, sur un plan de redressement du premier ministre, Lucas Papademos. S'il est approuvé, le nouveau plan sera présenté à la « troïka » - les créanciers de la Grèce, composés de l'UE, la Banque centrale européenne, ainsi que du Fonds monétaire international. L'aide s'élèverait à 130 milliards d'euros.
Un plan en deux volets : secteur privé et secteur public, qui comprendrait de nouvelles coupes dans les dépenses publiques (licenciements, gel des salaires des fonctionnaires, baisse des pensions) et de rendre le pays plus compétitif (flexibilité des salaires, ouvertures à la concurrence des marchés fermés).
Selon les médias locaux, si la feuille de route obtient l'aval de la coalition, elle sera soumise au Parlement, dès ce week-end. Le débat risque d'être mouvementé à l'approche des élections legislatives, qui auront lieu en avril. Personne ne veut prendre la responsabilité d'un nouveau tour de vis budgétaire.
Un retour à l'équilibre plus tard que prévu
Dans une synthèse datée d'août 2011, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) prévoyait l'apogée du calvaire grec en 2013 et un rétablissement de l'économie amorcé dans les années suivantes. Selon Claude Giorno, économiste à l'OCDE, interrogé par Webex, ce retour à l'équilibre risque d'arriver plus tard que prévu. "Beaucoup de bouleversements intervenus en Grèce comme en Europe cet été expliquent ce délai : la crise de la zone euro (touchant le Portugal, l'Italie, ...), la mauvaise application des réformes, l'absence des privatisations annoncées et, enfin, la perte de confiance de la part de la population, qui a entraîné une baisse de la consommation et de l'investissement", rapporte-t-il.
Dans ses perspectives économiques de novembre, l'Organisation table sur un déficit public de 9% du PIB pour 2011. Il était de 15,6% en 2009 et 10,4% en 2010. Par comparaison, la France était à 7,5% de son PIB en 2009 et 7% en 2010. Il faut rappeler que les critères de convergence exigés par l'Union européenne pour les pays appartenant à la zone euro impose un déficit public à 3%.
Céline Jankowiak