L'Allemagne a révélé, ce mercredi 8 février,un excédent commercial de 158 milliards d'euros pour l'année 2011. Retour sur les recettes de son succès.
Le port de Hambourg : un des axes les plus importants pour les exportations allemandes (Crédit photo: CC LuxTonnerre)
Une année de boom pour l'Allemagne. 1000 milliards d'euros d'exportations ont été enregistrés en 2011 : c'est un nouveau record. Son excédent commercial a atteint 158 milliards d'euros en 2011. C'est ce qui a indiqué le Statistisches Bundesamt, l'Office fédéral des statistiques, ce mercredi 8 février. Le chiffre d'affaire monte, le chômage baisse. Avec cette réussite, l'Allemagne prouve que la crise ne la touche pas. Comment expliquer un tel bilan ?
Après les années de crise, les entreprises moyennes s'en sont bien sorties. La France compte 3,5 millions d' entreprises (dont 200 000 PME), un chiffre qui représente à lui seul le nombre de PME en Allemagne. "Ce qui est considéré comme une entreprise moyenne, c'est-à-dire 250 employés, est déjà une grande entreprise pour d'autres pays. C'est donc normal qu'on en ait beaucoup", relativise Simon Junker, économiste à l'Institut fédéral de l'économie.
Le marché chinois est crucial pour les exportations allemandes. Exemple : Herrenknecht, une entreprise familiale de construction de tunneliers, qui a commencé à exporter il y a dix ans. D' autres entreprises l'ont suivi. Désormais, 20% des employeurs travaillent avec la Chine. En 2011, elle est la destination de 6% des exportations allemandes. Les trois-quarts des machines produites en Allemagne vont vers la Chine, essentiellement des machines hauts de gamme pour la construction ou le trafic. Une raison de plus pour la chancelière Angela Merkel d'intensifier fortement les relations économiques entre les deux pays.
Dans la plupart des entreprises moyennes allemandes, un employé sur dix est apprenti. La moitié de ces jeunes finissent par être embauchés. Dans les grandes sociétés comme Volkswagen, presque tous les apprentis sont certains de travailler après leur formation. Les entreprises favorisent le travail des jeunes et les formations qualifiantes permettant de produire du haut de gamme.
Ce dix dernières années, les salaires ont peu augmenté en Allemagne, ce qui aurait permis au pays de maintenir sa compétitivité. Mais pour Simon Junker, "une augmentation des salaires n'aurait pas d'influence négative. Un plus grand pouvoir d'achat entraînerait, en revanche, plus de consommation et plus d'importations."
Des bons résultats globaux salués ce mercredi 8 février. Néanmoins, avec la forte récession des pays européens, ces chiffres ne sont plus aussi bons qu'au mois de décembre. 40% des exportations allemandes sont à destination des pays voisins de l'Allemagne. Les effets de la crise chez les partenaires européens pourraient donc être défavorables. Même l'exportation vers la France, le plus grand acheteur en Europe (10%), devrait diminuer. Et l'Allemagne pourrait réorienter encore davantage son marché vers les pays émergents.
Marc-André Kruppa avec AFP/DPA