L'ancien président Mohamed Nasheed a été blessé lors d'une manifestation contre l'actuel chef d'Etat, Mohamed Waheed, dont il réclame la démission.
Le lendemain de son départ du pouvoir, l'ex-président Mohamed Nasheed et ses partisans se sont rassemblés ce mercredi 8 février dans le centre de la capitale, Malé. Ils manifestaient contre le nouveau président Mohamed Waheed, dont ils réclament la démission. La manifestation a viré à l'affrontement entre la police et les pro-Nasheed.
Blessé, Mohamed Nasheed a été brièvement hospitalisé. Depuis sa démission, mardi 7 février, l'ex-président dénonce ce qu'il considère être un coup d'Etat de son successeur. Il accuse le nouveau chef d'Etat, Mohamed Waheed, d'avoir participé au "complot" qui a entraîné son éviction du pouvoir.
"Un coup d'Etat des islamistes"
Durant la manifestation, Mohamed Nasheed a demandé la démission de l'actuel président : "Je crois qu'il a toujours entretenu l'idée de devenir président. Il n'en a jamais été capable. Quand l'occasion s'est présentée, il l'a saisie." Il a également affirmé avoir été "forcé de démissionner" par la police sous la menace d'armes et a demandé l'ouverture d'une enquête.
Reportage Euronews
L'ancien président peut compter sur le soutien du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Naseem, toujours en place. Celui-ci pointe du doigt les partis islamistes, les vrais responsables, selon lui, de la chute de Mohamed Nasheed : "J'étais avec le président mardi et je sais ce qui s'est passé. Ce n'était rien d'autre qu'un coup d'Etat des islamistes".
Le nouveau président dément les accusations
Le départ de Mohamed Nasheed fait suite aux multiples manifestations d'opposants qui dénonçaient les dérives autocratiques de l'ancien dirigeant. Dans sa première allocution ce mercredi, le nouveau chef d'Etat a démenti les accusations de son prédécesseur : "Il est faux de qualifier les événements de coup d'Etat. Nous ne savions pas ce qui allait se passer, je n'y étais pas préparé." Mohamed Waheed a promis la formation d'"un vrai gouvernement" qui inclurait toutes les formations politiques, même les partis islamistes.
Leyla Doup Kaïgama