La tribune des Ultra Boys 90, à la Meinau. Crédit : Hugo Larridon
Le Racing Club de Strasbourg compte sur les fidèles de son stade, La Meinau, pour le porter lors des matchs à domicile en Ligue 1. Parmi eux, les Ultra Boys 90, la frange « ultra » des passionnés.
« On y va à fond, comme depuis plus de vingt-cinq ans. » Créée en 1990, l'association des ultras strasbourgeois et son porte-parole, Florian Kuhn, abordent le match de samedi soir contre Amiens avec ferveur, même si « on les croise trop souvent », s'amuse-t-il. Le RCS retrouve la Ligue 1 et il pourra compter sur ces supporters. Surtout ces « ultras », qui ont la passion dans le sang.
Surfant sur une vague d'abonnement record, le club strasbourgeois espère remplir son stade au maximum (27.500 places) lors des 19 rendez-vous de la saison. Mais pour les Ultra Boys 90, l'affluence ne change rien : « Que le stade soit plein ou vide, la motivation reste intacte. » Eux-mêmes connaissent une croissance du nombre d'adhésion avec l'engouement qui entoure la remontée en Ligue 1.
Aujourd'hui 700 supporters, les « ultras » s'attendent à dépasser le millier fin décembre. Ils ne seront pas de trop pour défier à la voix les supporters adverses. « Pour nous, les plus grosses affiches seront les matches contre Nantes et Saint-Etienne, par exemple. La valeur de l'équipe adverse n'est pas importante. Ce qui compte, c'est l'historique de nos relations avec les groupes de supporters adverses. »
Bonne entente entre club et association
Ces tensions entre supporters locaux et adverses, ou entre groupes de supporters d'une même équipe parfois, ont conduit à des dissolutions de groupes « ultras » ou à des interdictions de stade. Pas à Strasbourg : « Le club nous rend des services pour nous remercier d'animer La Meinau, ça nous fait plaisir. »
Ça n'empêche pas Florian Kuhn de regretter certains amalgames à propos de la lutte contre les violences dans les stades. L'organe d’État référent pour ces questions : la Direction nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), créée en 2009, dont le premier patron, aujourd'hui parti, entretenait des relations compliquées avec certains « ultras », notamment au Paris-Saint-Germain.
Lutte contre le hooliganisme, terme inapproprié
« On est mis dans le même sac que les hooligans, alors que la différence entre eux et nous, ultras, est réelle. Cela nous fait passer pour de mauvais bougres, ce n'est pas justifié. On espère que le nouveau directeur sera plus ouvert d'esprit, avance-t-il. Même constat quand un groupuscule d'extrême-droite essaye d'infiltrer La Meinau. Nous sommes un groupe complètement apolitique depuis notre création et on n'a rien à voir là-dedans, notre seule politique est bleue et blanche. Et c'est pour le Racing », se défend-il.
La philosophie des « ultras » strasbourgeois serait plus à chercher ailleurs. « Si le RCS finit 17e de Ligue 1, ça sera très bien, la saison aura été belle, pour le club comme pour nous. »
Clément Nicolas