Le 45ème président des États-Unis a prononcé, mardi 5 février, un discours sur l'état de l’Union devant le Congrès. L’occasion pour Donald Trump de dresser le bilan de deux années passées au pouvoir.
L’allocution solennelle du président des États-Unis, qui a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, est un incontournable de la vie politique du pays. Alors que sa présidence est fragilisée par son bras de fer avec Nancy Pelosi, leader de l’opposition, sur la construction d’un mur controversé à la frontière mexicaine, Donald Trump a tenté de redorer son blason.
«Le programme que je vais présenter ce soir n’est ni républicain, ni démocrate. C’est celui du peuple américain» a déclaré mardi soir Donald Trump. Cet appel au rassemblement fait partie de l’exercice imposé analyse Jean-Éric Branaa, maître de conférence à l’université Paris II : «Cela lui permet d’apparaître au-dessus de la mêlée». «Il a développé par la suite des thèmes qui lui sont chers comme l’économie.» ajoute l’expert. Donald Trump s’est une fois de plus attribué les mérites des bons résultats économiques du pays. La croissance annuelle est repartie à la hausse, 200 000 emplois sont créés chaque mois et le chômage est passé sous la barre des 4%. Ces chiffres sont en partie le fruit de la politique protectionniste du président, basé sur son slogan « America First ». Les accords commerciaux, conclus avec le Mexique et le Canada, vont dans ce sens et concèdent quelques privilèges aux États-Unis : «La stratégie de Donald Trump, de négocier avec un seul interlocuteur a porté ses fruits, après avoir signé un traité avec un membre il a pu imposer ses conditions à l’autre» détaille Jean-Eric Branaa.
Une base d’électeurs inamovible
Fort d’un soutien stable de sa base électorale, Donald Trump, conserve depuis deux ans 40% d’opinions favorables : «c’est probablement le phénomène le plus surprenant. Quoi qu’il se passe, aucun événement n’a eu de prise sur sa côte de popularité», s’étonne Jean-Eric Branaa. Pas même donc l’embellie économique que traverse le pays actuellement.
Sur le plan des relations internationales, les tweets compulsifs du président n’auront pas non plus entaché sa réputation. Alors qu’il qualifiait encore il y a quelques temps Kim Jong-Un, le leader nord-coréen, de «petit gros», le chef de l’état est aujourd’hui en passe de négocier la dénucléarisation du pays. «Si cela bouge sur le plan de la Corée du Nord cela serait un très gros succès pour Donald Trump», commente Jean-Éric Branaa.
Mais si de nouvelles alliances se créent, le début de mandat du 45ème président des États-Unis, restera aussi marqué par la rupture avec des alliés de longue date. En 2017, Donald Trump annonçait le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Quelques mois plus tard il désengageait cette fois son pays de l’accord nucléaire avec l’Iran.
Depuis que les démocrates sont de nouveau majoritaires à la Chambre des représentants, Donald Trump ne pourra plus faire passer des mesures aussi fortes note Jean-Eric Branaa. La suite du mandat présidentiel devrait en conséquence être marquée par l’adoption de mesures plus consensuelles, comme la baisse des prix des médicaments ou la construction d’infrastructures dans le pays, comme des autoroutes ou des ponts.
Tifenn Clinkemaillié