La contagion du nCov-2019 frappe aussi les réseaux sociaux. Apparu le 1er décembre 2019 en Chine, le virus a touché près de 21 000 personnes dans le monde, tuant 427 malades. L’épidémie suscite des vagues de peur, alimentées par de fausses informations.
Depuis l'apparition du coronavirus en Chine, des nombreuses fausses informations pullulent sur les réseaux sociaux. / CC by 2.0
Provient-il d’une soupe à la chauve souris ?
Sur Internet, des vidéos de personnes qui consomment de la soupe accompagnée d’une chauve souris circulent. De nombreux commentaires attribuent ce plat exotique au départ du coronavirus. Les experts médicaux s’accordent pour situer le foyer de départ de l’épidémie au marché aux fruits de mer de Wuhan, ville de 11 millions d’habitants située au centre de la Chine. Beaucoup d’animaux sauvages y sont vendus illégalement. « L’hypothèse d’une zoonose (maladie transmise par les animaux) est donc privilégiée », a indiqué l’Institut Pasteur. Le marché a depuis fermé le 1er janvier 2020. Une étude menée par des scientifiques chinois montre que le virus 2019-nCov a une structure similaire au coronavirus de la chauve souris HK9-1. Pourtant, jusqu’à ce jour, aucune étude ne prouve que la chauve souris soit à l’origine de l’épidémie. Et encore moins que la consommation de la soupe a permis la transmission du virus à l’homme.
Soupe de chauve-souris en Chine. Après on s'étonne pour le nCOV. La chauve-souris transmet aussi la rage. La Chine devrait reformer ses habitudes culinaires. pic.twitter.com/N0d3ymYXBy
— Restitutor Orientis (@RestitutorOrien) January 22, 2020
Peut-on l’attraper dans des colis en provenance de Chine ?
Avec la contamination à travers le monde, les rumeurs sur sa transmission enflent. Et notamment par les colis en provenance de Chine. Sur Twitter, les internautes ciblent le site d’achats en ligne chinois AliExpress. Par avion ou par bateau, l'acheminement des colis peut prendre plusieurs heures, voire jours. Des conditions qui empêchent la survie du virus au contact de l’air. Le ministère français de la santé l’assure : « Le risque d’être infecté en touchant un objet importé de Chine est considéré comme extrêmement faible. » Par ailleurs, les pouvoirs publics rappellent que « la transmission du virus se fait par les postillons et un contact très étroit avec une personne malade ».
Personne:
Quand je vais recevoir un colis aliexpress
#CORONAVIRUSFRANCE pic.twitter.com/wDqtDVYhF0
— ThXeL ⁶₆⁷ (@theexelol) January 25, 2020
A-t-il été créé par les autorités américaines en 2003 ?
Plusieurs documents postés sur Facebook laissent entendre que le virus 2019-nCov est une création du gouvernement américain de 2003. En réalité, la publication émanant de l’administration publique américaine est un brevet d’isolation en laboratoire du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui a sévi cette année-là. Le virus avait alors provoqué la mort de 800 personnes, sur 8000 malades. Le nCov-2019 et le Sras sont tous deux appelés « coronavirus », un terme générique pour désigner un certain type de virus en « couronne », agent responsable des pneumonies.
Le taux de mortalité s’élève-t-il à 40 % ?
C’est la rumeur qui agite le forum jeuxvideos.com. De nombreux utilisateurs calculent le taux de mortalité du virus en fonction du nombre de cas contaminés, qui donnerait 40,6%. Or, ce calcul s’avère faux. Le taux de mortalité du virus oscille entre 2 et 3% selon l’OMS, avec 427 morts, dont deux seulement hors de Chine, sur environ 21 000 personnes contaminées connues à ce jour. Un chiffre inférieur au taux de mortalité du Sras de 2003 qui s’élevaient à 9,5%.
Certains internautes contestent le taux de mortalité du coronavirus. / Capture d'écran du forum jeuxvideos.com
Pauline Boutin