Le président argentin Javier Milei a annoncé, mercredi 5 février, des mesures similaires à celles de son homologue états-unien. Cette bataille culturelle contre ce que les deux dirigeants américains considèrent comme le "cancer de l’idéologie woke" témoignent d’une connivence entre les deux hommes.
Fin 2024, Donald Trump affirmait que Javier Milei était son "président préféré". Dessin Yanis Drouin
Le président Javier Milei a annoncé mercredi 5 février se retirer de l’Organisation mondiale de la santé, une semaine après son homologue états-unien. Il a également déclaré vouloir interdire les traitements et chirurgies de transition de genre pour les mineurs transgenres, alors que Trump multiplie aussi les décrets limitant leurs droits. Dans une interview au Point publiée mercredi, le président argentin en rajoute une couche et évoque la possibilité de sortir des accords de Paris sur le climat.
Ces politiques similaires entre les deux dirigeants américains sont révélatrices de la relation qu’ils entretiennent. Lors de sa campagne en 2023, l’Argentin ultra-libéral s’est fortement inspiré du style exubérant de Trump, le poussant à l’extrême. Pour faire valoir ses opinions, il use d’un franc-parler et d’une agressivité qui rappellent le milliardaire à la peau orange. Les cheveux ébouriffés et la tronçonneuse de Milei font écho à l’image tape-à-l’œil du républicain. De surcroît, les deux chefs d’Etat partagent des idées ultra-conservatrices et un climatoscepticisme assumé.
C’est sans surprise que celui qui est parfois surnommé le "Trump argentin" a soutenu le retour au pouvoir de son homonyme nord-américain. Au lendemain du scrutin du 5 novembre, Javier Milei a été parmi les premiers à féliciter le milliardaire états-unien de son élection, alors même que les résultats n’étaient pas définitifs. À un post sur X (ex-Twitter), est venu se rajouter une vidéo TikTok de félicitations.
Moins d’une semaine après, les deux hommes échangeaient par appel téléphonique. Trump a affirmé à cette occasion que Milei était son "président préféré". Il a bien évidemment fait partie de la liste très sélect' de dirigeants d’extrême-droite du monde invités à l’investiture du 47e président américain, le 21 janvier.
Par ses mesures, Milei continue d’appuyer sa proximité idéologique avec son homologue nord-américain. Alors qu’il souhaite renégocier l’accord entre l’Argentine et le Fond monétaire international pour obtenir de nouveaux prêts, un soutien des États-Unis serait précieux. De plus, de bonnes relations avec la Maison Blanche pourrait l’épargner de nouvelles mesures douanières, dont d’autres pays sud-américains comme la Colombie ont été menacés.
Yanis Drouin
Édité par Liza Hervy-Marquer