Ce lundi matin, Emil Boc (Premier ministre roumain) a présenté la démission de son gouvernement au président Traian Basescu. Ce dernier a nommé le chef des services de renseignements extérieurs, Mihai Razvan Ungureanu, pour assurer l'intérim jusqu'en novembre.
"J'ai pris la décision de présenter la démission du gouvernement", a déclaré Emil Boc, Premier ministre roumain, ce lundi 6 février. L'annonce a été faite lors du conseil des ministres diffusé en direct à la télévision. Le Premier ministre a motivé sa décision par la volonté de "détendre la situation politique et sociale du pays".
L'ex-Premier ministre roumain, Emil Boc. (European People's Party/Flickr)
Cette démission intervient alors que la cote de confiance du gouvernement de centre-droit est au plus bas. Ces dernières semaines, plusieurs voix au sein du Parti démocrate-libéral (PDL, au pouvoir) avaient demandé le départ d'Emil Boc. Il occupait le poste de premier ministre depuis 2008.
Pression du FMI et de l'UE
La Roumanie connaît depuis quelques semaines une contestation croissante dans la rue. De nombreuses manifestations ont été organisées depuis la mi-janvier pour dénoncer la chute du niveau de vie de la population. Une chute due aux mesures d'austérité imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne qui surveillent de près les finances du pays.
Affrontements entre les forces et les manifestants qui protestaient contre les mesures d'austérité, le 16 janvier dernier à Bucarest.(source : Associated Press)
Déjà en 2009, Bucarest avait du consentir à des sacrifices pour bénéficier d'un plan de sauvetage de 20 milliards d'euros : suppression de postes, baisse de 25% des salaires du secteur public et gel des retraites. L'augmentation de la TVA de 19% à 24% (dans un pays où le salaire moyen est de 350 euros) reste aussi contestée par la population.
Lundi soir, le président Traian Basescu a annoncé le nom du Premier ministre par intérim : le chef des services de renseignements extérieurs, Mihai Razvan Ungureanu. Ce dernier devra former un nouveau gouvernement pour gérer le pays jusqu'à l'organisation d'élections législatives, prévues en novembre.
François Régnier