Des centaines d'annulations de vols, des millions d'euros de pertes pour Air France et un statut quo entre les grévistes et le gouvernement: c'est le bilan au soir du dernier jour de la grève aérienne.
Grévistes et gouvernement campent sur leurs positions. Yves Deshayes, président du SNPL, syndicat national le plus influent de pilotes prévient : "S'il n'y a pas d'ouverture demain, très clairement il y aura un autre mouvement." Il a conditionné la suite de la grève aux propositions qui seront faites par le ministère pendant la réunion de vendredi, et n'exclut pas une nouvelle action pendant les vacances scolaires. Thierry Mariani a donné un élément de réponse. Le ministre des Transports a affirmé mercredi qu'il était " hors de question " que le gouvernement " bouge " sur ce texte.
La grève a causé un dommage de 36 à 40 millions d'euros pour Air France (Crédit Photo: ReneS)
Encadrement du droit de grève
Depuis lundi, une partie du personnel aérien est en grève. Il dénonce une proposition de loi qui obligerait les grévistes à donner un préavis individuel 48 heures, afin que les compagnies puissent prévoir le niveau de trafic et prévenir leurs clients à l’avance. Il s'agit de mesures déjà en vigueur à la SNCF. Le mouvement, qui a mobilisé plusieurs syndicats aériens, dont le Syndicat National du personnel Naviguant Commercial (SNPNC) et la CGT aérien, s'y oppose. Ce texte vise "à limiter le droit de grève".
Le mouvement, qui doit se terminer ce jeudi soir, a causé plusieurs centaines d'annulations de vols et un dommage de 36 à 40 millions d'euros pour Air France. La compagnie annonce un retour du trafic à la normale, sauf annulations dues au froid.
Pas de cohue aux aéroports
Au dernier jour de la grève, les perturbations se sont poursuivies dans certains aéroports français. Trente-deux vols ont été annulés sur 140 à Toulouse-Blagnac ; A Lille-Lesquin, on comptait quatre annulations et à Roissy, quelques vols ont été annulés " à chaud ", à la dernière minute.
La situation est restée à peu près fluide dans les aéroports pendant les quatre jours de grève. Les voyageurs ont été informés à temps et pouvaient décaler leur billet assez facilement. Air France avait invité ses passagers à différer leur voyage prévu et avait envoyé plus de 170 000 courriels ou SMS pour prévenir des annulations préventives. La compagnie avait également mis a disposition des informations sur ses applications smartphone. Une absence de désordre qui, selon les syndicats, est la preuve de l'inutilité de la proposition de loi.
Wiebke Ramisch avec AFP