Des chercheurs ont révélé dans la revue scientifique "Nature" de mercredi avoir mis au point une substance efficace contre le VIH. Elle pourrait à terme servir au développement d'un vaccin chez l'Homme.
Le VIH (en vert) se développe en entrant dans les cellules, comme les lymphocytes (en rouge) du corps humain. Le composé élaboré par les chercheurs l'en empêche. (Image: C. Goldsmith Content Providers: CDC/ C. Goldsmith, P. Feorino, E. L. Palmer, W. R. McManus [Public domain], via Wikimedia Commons)
"eCD4-Ig". Ce nom barbare pourrait relancer l'espoir de vaincre le Sida. C'est une protéine artificielle qui empêche la contamination par le Virus d'immunodéficience humaine (VIH). Cette protéine agit sur les récepteurs du virus. Incapable d'entrer dans les cellules pour se reproduire, l'infection devient impossible. Le composé offre "une très, très forte protection" contre le VIH-1 selon le directeur de l'étude publiée mercredi dans la revue Nature, le professeur Michael Farzan, cité par l'AFP. Des recherches menées avec une équipe de scientifiques américains dans un centre de recherche à but non lucratif basé en Floride.
Le mécanisme d'infection par le VIH.
Injectée en une fois sur des macaques, l'eCD4-Ig les protégeait de la forme animalière du Sida. Pendant 34 semaines, les singes ont été soumis à des doses de plus en plus fortes du virus. Même en ayant reçu des injections 16 fois supérieures à la quantité suffisante de virus pour développer l'infection, aucun des cobayes n'a développé le sida.
L'optimisme doit toutefois rester mesuré, le processus n'en étant à l'heure actuelle qu'à ses prémices. "Des études supplémentaires sont nécessaires sur la sécurité (du produit, ndlr) aussi bien chez les macaques que chez l'homme" insiste le professeur Farzan. Aucun délai n'a d'ailleurs été donné quant à un éventuel développement d'un vaccin pour l'Homme. Fin 2014, 150 000 personnes vivaient avec le VIH en France selon le ministère de la santé.
Nicolas Skopinski