Près d'une semaine après le viol et le meurtre d'Ozgecan Aslan, une étudiante de 20 ans, agressée par un chauffeur de minibus dans le sud de la Turquie, les réseaux sociaux s'emballent autour du hashtag #sendeanlat (#toiaussiraconte, ndlr). Les Turques l'utilisent pour raconter leur expérience du harcèlement sexuel. En quatre jours, le hashtag a été utilisé plus de 684 000 fois sur twitter, devenant l'un des sujets les plus partagés sur le réseau social.
En voici quelques exemples emblématiques :
TRADUCTION: Descendre vite pour ne pas être le dernier passager (dans les transports en commun), surveiller ses arrières dans les rues isolées, faire semblant d'être sur son téléphone. PEUR.
TRADUCTION: La Turquie est un pays où la chasteté d'une femme se mesure à la longueur de sa jupe.
TRADUCTION: Recevoir des messages obscènes de la part d'un inconnu sur Facebook, ce n'est que le début.
TRADUCTION: C'est quand tu entres chez toi mais que tu n'allumes pas la lumière pour qu'ils ne sachent pas dans quel appartement tu vis.
TRADUCTION: Nous avons peur de nous pencher dans la rue pour nouer nos lacets.
TRADUCTION: Si tu as autant peur d'aller chez les policiers que tu as peur de parler de ton agresseur. Anonyme, via message privé.
TRADUCTION: J'ai demandé à un homme qui me fixait sauvagement, "vous n'avez jamais vu des seins ?" et les passagers m'ont regardée comme si c'était moi qui étais dans le tort.
Luana Sarmini-Buonaccorsi