Après les incendies du camp de Moria à Lesbos, l’Allemagne et la France ont piloté une initiative afin d’accueillir 400 mineurs isolés. Aujourd’hui, l’Allemagne annonce vouloir prendre en charge 1500 réfugiés.
Les Allemands se rassemblent sous l’hashtag #wirhabenplatz ("Nous avons de la place") sur les réseaux sociaux et lors de plusieurs manifestations dans les grandes villes outre-rhin pour faire savoir leur volonté d'accueillir les réfugiés de Moria. Depuis les incendies de la nuit du 8 au 9 septembre, le débat sur la prise en charge des réfugiés du plus grand camp de migrants en Europe fait la une en Allemagne. La réponse à la crise sur l’île de Lesbos est bien plus émotionnelle chez nos voisins que dans l’Hexagone, estime Pascal Thibaut, correspondant à Berlin de Radio France Internationale.
Face à ces exigences du public, la chancelière Angela Merkel et son ministre de l’intérieur Horst Seehofer se sont mis d’accord pour accueillir 1500 réfugiés des îles grecques, comme l’a appris l’agence de presse DPA, ce matin. Cet accord arrive après l’initiative franco-allemande de prendre en charge 400 mineurs isolés de Moria dans différents pays de l’Union européenne, la plupart en France et en Allemagne.
"Celui qui veut encore une solution européenne ne veut pas de solution"
Cette dernière initiative s’insère dans la tentative de trouver un accord européen sur la question migratoire, sujet très discuté depuis 2015. À l’époque, Angela Merkel avait décidé d’accueillir des milliers de réfugiés, venus de Hongrie, sans attendre une réponse de ses partenaires européens. Dans un commentaire pour le magazine Spiegel, le journaliste Maximilian Popp a estimé ce matin que l’Europe était aujourd’hui toujours aussi loin d’une solution européenne qu’il y a cinq ans. "Celui qui veut encore une solution européenne ne veut pas de solution", affirme-il. Il pose alors la question de la pertinence d’une nouvelle course allemande solitaire comme en 2015.
À nouveau, l’Allemagne ne veut plus attendre la France pour trouver des solutions aux questions migratoires.
Maike Daub