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Déforestation, corruption, coupes illégales, les forêts de Roumanie semblent souffrent de bien des maux. Mais sont-elles réellement menacées ? Cristian Neagoe, porte-parole de Greenpeace et Laura Bouriaud, professeure à l'université de Suceava exposent leur point de vue.
Après la chute du régime, alors qu'on commençait tout juste à installer les premières télécommunications en fibre optique en Europe, la Roumanie a saisi l'occasion pour s'équiper directement avec ces infrastructures dernier cri. Les pays d'Europe de l'Ouest devaient eux changer leurs câbles en cuivre, modifier tout leur modèle de télécommunication, ce qui a mis plus de temps que de partir de zéro. En 2000, toutes les villes roumaines étaient reliées à la fibre optique. Aujourd'hui encore, nous avons le meilleur internet filaire en matière de capacité et de débit, derrière Singapour et Hong-Kong.
Vasile Teodor Dădârlat est professeur en applications internet et réseaux informatiques à l'université technique de Cluj-Napoca. Auteur de plusieurs ouvrages sur les circuits et dispositifs numériques et les réseaux informatiques locaux. Il décrypte l'avènement du domaine des technologies d'information en Roumanie.
Élia Ducoulombier et Nils Sabin
« Les forêts de Roumanie sont surtout situées en montagne donc elles n’ont pas subi la même pression de l’agriculture que d’autres pays. La plupart sont établies aux mêmes endroits depuis des centaines d’années, il y a une forte biodiversité et des écosystèmes très stables. En général, elles sont en très bon état. De plus, après la Seconde Guerre mondiale, le choix a été fait d’avoir des forêts denses, avec de grands arbres coupés au bout de 100 ans. Donc les forêts fonctionnent, dans leur très grande majorité, sur la base de la régénération naturelle.
L’important traitement médiatique et les nombreux signaux d’alarme actuels doivent être interprétés comme une forme de prise de conscience publique sur l’importance de la forêt. On parle beaucoup des coupes illégales alors que ce n’est pas ce qui menace réellement les forêts roumaines. À mes yeux, le réchauffement climatique et la mauvaise gestion des forêts sont des menaces bien plus importantes. En Roumanie, il y a énormément de corruption, de réglementations et de bureaucratie. On ne laisse quasiment pas de marge de manœuvre aux personnes qui gèrent les forêts sur le terrain : elles ne peuvent pas observer, essayer, apprendre de leurs erreurs. Par exemple, si un gestionnaire forestier choisit d’agir pour répondre à un changement brutal dans son bois, il entre dans l’illégalité.
Les accusations sur la mauvaise gestion de la forêt expriment aussi un mécontentement social. Il y a un décalage entre les attentes de la population vis-à-vis de cette ressource et son utilisation actuelle. Elle ne remplit pas bien ses rôles économique, de protection de la biodiversité ou même récréatif, alors qu’elle devrait être gérée en fonction de cela. Pendant des décennies, la politique a consisté à exclure physiquement les gens de la forêt mais ce n’est pas la bonne solution. Je pense que la forêt peut satisfaire tout le monde et répondre à tous nos besoins : nous chauffer, nous protéger, garder une forte biodiversité, produire de l’argent, être un lieu de détente. »