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En novembre et décembre, au-delà des guirlandes et des couronnes, les jouets aussi ont la cote. Et ça, c’est le terrain de Francine. Originaire d'Illkirch-Graffenstaden, elle est bénévole depuis cinq ans. Après des expériences à la Croix-Rouge et aux Enfants de Hautepierre, c’est à Emmaüs qu’elle a trouvé son bonheur. "C’est un peu un microcosme de la société, il faut s’adapter à chacun", déclare-t-elle. Intégrer la communauté lui a permis de rester active une fois à la retraite. Depuis la salle de vente, elle appelle Fabienne, une des dernières arrivées, avec qui elle trie les jouets. "Je suis rentrée grâce à une amie et maintenant je viens une fois par semaine", déclare Fabienne.

"Est-ce que vous savez ce que ça veut dire Emmaüs ? Ça veut dire espoir en hébreu", confie Marcel d’une voix chevrotante. Du haut de ses 80 ans, dont 17 comme bénévole à la Montagne-Verte, il connaît le lieu comme personne. Il s’investit aux côtés de son épouse et de sa fille, Stéphanie, et n’est pas prêt de s’arrêter. "C’est moi qui m’occupe de tout ce qui est vente de collections, comme des timbres, ce genre de choses. Il y a une ou deux ventes exceptionnelles comme celle-là organisées par an", précise-t-il. Mais Marcel ne fait pas que ça. En tant qu’ancien président des bénévoles, c’est lui qui est chargé de faire passer un entretien aux nouvelles recrues pour s’assurer que chacun respecte les valeurs de la communauté : accueil, travail, développement durable, solidarité. "Aujourd’hui, il y a 50 personnes qui sont bénévoles à Emmaüs, et environ 25 qui sont actifs", précise Marcel. Pour lui, Emmaüs est un lieu de vie autant qu’un espace de vente. "Ça remplace le bistrot. Les gens viennent pour discuter dans un canap’. Ça rompt la solitude des gens qui sont seuls à la maison." Néanmoins, Marcel regrette qu’il n’y ait pas plus d’habitants du quartier de la Montagne-Verte parmi les bénévoles. 

Plan des aménagements de la nouvelle cour de l'école maternelle Gutenberg. © Quentin Baraja et Laurent Offerle-Guillotin

 

* La trame verte et bleue (TVB) est un réseau de continuités écologiques terrestres et aquatiques, formé de réservoirs de biodiversité reliés par des corridors écologiques. Prise en compte dans l’aménagement du territoire, elle vise à préserver et restaurer les milieux naturels.

C’est "la manière d’être en rapport avec sa ville qui est en jeu, médite Béatrice Pipart. La société est en train de muter, on devient des vivants parmi les vivants, pas des Hommes face à la nature."

En plus de la ripisylve de l’Ill et de la Bruche, talus et rangées d’arbres sont autant d’espaces de vie à conserver le long des voies ferrées ou au pied de la M35 : "Les ronciers sont vus comme des endroits délaissés, avance Corentin Calvez. Pourtant ce sont des milieux très intéressants pour plein d’espèces." Jean-Claude Génot le rejoint : "Si seulement on laissait de la place à la végétation… Sur des piles de pont en béton, on pourrait laisser pousser du lierre."

Avant de profiter de leur oasis, la maternelle et l’élémentaire Erckmann-Chatrian doivent achever leur traversée du désert. Dans un établissement où les effectifs ont presque doublé entre 2010 et 2017, l’heure est au gros-œuvre. Les 246 "petits" et les 399 "grands" vont encore cohabiter dans un même bâtiment et les préfabriqués au milieu de la cour de récréation pendant quelques années. En attendant la fin des travaux, prévue pour 2028, la directrice de l’école élémentaire se réjouit de recevoir trois cours végétalisées. "Des espaces vallonnés, des sols hybrides, on va arrêter de cuire sur le béton !" se projette Hélène Delarchand, plans à la main.

Dans ce contexte, la végétation urbaine est cruciale pour la survie de la faune : "Le plus intéressant ici c’est la ripisylve, les arbres qui bordent les cours d’eau, rappelle l’écologue Jean-Claude Génot. Cette mini-forêt linéaire permet aux oiseaux de nicher, à certaines espèces comme l’écureuil de se déplacer à l’abri des regards même en pleine ville."

Gliesberg et Erckmann-Chatrian en bonne voie

Les 350 élèves du groupe scolaire du Gliesberg devront patienter jusqu’en septembre 2025, date de livraison des deux nouvelles cours. Piste de course et but de football seront remplacés par un vaste îlot vert, futur voisin de l’actuel panier de basket. De quoi entourer les deux maigres tilleuls à petites feuilles aujourd’hui cernés par le bitume. "Ça avance très bien, le projet fonctionne tout à fait", salue Gaylord Nardin, le directeur de l’école élémentaire. Après quatre ateliers, une première esquisse a été présentée au comité de cour.

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Un canard colvert femelle sur l’Ill. © Titouan Catel--Daronnat

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