« Il n’y aura pas d’élargissement supplémentaire des pays des Balkans sans que les problèmes ayant trait à des frontières soient résolus au préalable, avant toute adhésion », a affirmé mardi devant les eurodéputés le président de la Commission Jean-Claude Juncker. Il a rappelé que la date de 2025, envisagée pour l’entrée dans l’UE de la Serbie, le Monténégro, l’Albanie, l’ancienne République Yougoslave de Macédoine, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo, n’était qu’« indicative ».
« Nous mesurons la chance d’appartenir à l’Union européenne.» Invité ce mardi matin au Parlement européen, le Premier ministre croate, Andrej Plenković (Union démocratique, centre droit), a tenu un discours très pro-européen. L’ancien eurodéputé a souligné les bienfaits de l’adhésion en 2013 de la Croatie à l’UE. L’an passé, le pays a connu une croissance de 3%, accompagnée d’une baisse de 6% du chômage. Prochaines étapes pour la Croatie : l’entrée dans l’espace Schengen à l’horizon 2019 et l’adhésion à la zone euro. En attendant, le pays se prépare à la présidence tournante du Conseil de l'Union en 2020.
Le Parlement de Strasbourg a adopté ce mardi la levée de l’immunité parlementaire de Steeve Briois, à la demande de la justice française. Le secrétaire général du Front national et maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) est visé par une plainte déposée par un conseiller municipal d’opposition. Ce dernier s’estime injurié par des commentaires non supprimés sur la page Facebook de Steeve Briois publiés en décembre 2015.
Les députés ont approuvé à la grande majorité le second renouvellement de l’accord scientifique et technologique entre le Brésil et l’Union européenne. Entré en vigueur en 2007, le texte a permis des progrès notamment dans la recherche sur les énergies renouvelables. Pour les cinq années à venir, le programme se concentrera nécessairement sur les biocarburants avancés de deuxième génération (issus de bois, feuilles, paille, etc.). Ce partenariat reste un enjeu stratégique pour l’Union en Amérique latine.
Alors que plus de 500 000 femmes victimes de mutilations génitales (excision, infibulation…) résident au sein de l’Union, le Parlement a interpellé mardi la Commission européenne sur les actions menées en vue de l’éradication de ce « crime ». Les eurodéputés ont souligné l’importance de la ratification de la convention d’Istanbul (2011). Ce texte permet une meilleure protection des victimes mais surtout de poursuivre les auteurs de ces sévices. Rare député homme à avoir assisté au débat parmi une quarantaine d’élus, Edouard Martin (S&D, sociaux-démocrates) a demandé « moins de discours mais des actes ».
Le départ forcé du dictateur zimbabwéen Robert Mugabe, remplacé en novembre par son ancien bras droit Emmerson Mnangagwa, est perçu comme un signal positif mais n’estompe pas les inquiétudes des eurodéputés. A Strasbourg, mardi, Michael Gahler (S&D, sociaux-démocrates) a dénoncé une « opération purement cosmétique » et « vieille garde toujours au pouvoir ». Le président intérimaire n’a toujours pas communiqué la date officielle de l’élection qu’il a promis d’organiser avant août 2018. La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, attend du gouvernement du Zimbabwe qu’il ne reproduise pas « les erreurs du passé ».
Brésil, élargissement, Briois... L'actu du mardi en bref
Draghi, TVA, Tunisie... L'actu du lundi en bref
Le Parlement a contesté la décision de la Commission européenne de considérer la Tunisie comme un pays à haut risque en matière de transparence, de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Les eurodéputés devraient confirmer mercredi cette opposition par un vote en session plénière. Le groupe S&D votera en faveur de la sortie de la Tunisie de cette liste, tandis que le PPE, majoritaire dans l'assemblée, laissera à ses membres la liberté de faire leur choix. Les autres groupes ne se sont pas exprimés lors du débat.
Le commissaire européen Vladis Dombrovskis a proposé de créer une zone de TVA unique entre les 28 Etats membres. Il reproche au système actuel d’être vulnérable à la fraude, estimant qu’elle représente 50 milliards d’euros de pertes par an. Il souhaite ainsi qu’un taux moyen de 15% de TVA soit appliqué par tous les Etats membres. Il a été rejoint par le député allemand des Verts Sven Giegold qui a demandé à ce que « ce rêve de marché unique » ne soit pas abandonné.
La commissaire au marché intérieur et à l'industrie, Elżbieta Bieńkowska, a promis lundi « des sanctions lourdes contre l'entreprise Volkswagen ». Entre 2014 et 2015, l'entreprise a réalisé des tests aux oxydes d'azote sur des humains et des singes. Les députés européens ont, unanimement, soutenu la commissaire face à ce « scandale éthique ». L'eurodéputée belge Kathleen Van Bermpt (S&D) a exigé « une législation stricte à l'image des mesures qui ont stoppé les tests "présumés scientifique" du lobby du tabac ».
Très attendu au Parlement européen lundi après-midi, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, s’est montré confiant sur la situation économique de l’union monétaire : « L’emploi connaît son taux le plus élevé depuis l’instauration de la zone euro. » Se basant sur les chiffres de 2016, il souligne que le taux de chômage est au plus bas depuis neuf ans : 8,7%. Si l’Italien se félicite du taux d’inflation (entre 1,3% et 1,5% entre 2016), les conservateurs, notamment, ont pointé les difficultés persistantes qui touchent les ménages.