Les chefs d'Etats d'Afrique centrale se sont entendus lundi à Yaoundé pour verser une aide de 50 milliards de francs CFA pour lutter contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram.
Abubakar Shekau, chef de Boko Haram, dans une vidéo rendue publique en octobre 2014 (Photo : Capture d'écran)
Le sommet extraordiaire réuni à Yaoundé lundi, des représentants - chefs d'Etats ou ministres - des dix pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) s'est terminé sur l'accord d'un fonds d'urgence de 50 milliards de francs CFA à reverser au Cameroun et au Tchad, en première ligne dans la lutte contre Boko Haram. Ce sommet était réuni afin de trouver "une solution concertée", pour contrer l'avancée du groupe islamiste Boko Haram et pour s'exprimer d'une seule voix sur ce problème.
Lors d'une précédente réunion, début février, les Etats s'étaient accordés sur l'envoi de 8700 hommes pour contrer le groupe islamiste, qui viendraient du Tchad, du Cameroun, du Nigeria et du Bénin. Les représentants étatiques avait ensuite décidé de se réunir à nouveau pour établir une feuille de route et de régler la question du financement de cette force armée, véritable nœud du problème. Comme l'expliquait le responsable camerounais, cité par RFI, "ce sont entre 6 000 et 7 000 soldats qu'il faut nourrir, soigner et équiper quotidiennement pour répondre à chaque agression du groupe islamiste".
Depuis le sommet de Paris en mai 2014 et la déclaration de guerre unanime des participants contre Boko Haram, de nombreux rendez-vous ont été organisés sans qu'aucune solution ne soit apportée. Or, les attaques perpétrées par le groupe islamiste continuent. A ce jour, le conflit entre le groupe armé et les forces de l'ordre a fait 13 000 morts et 1,5 million de déplacés. Dimanche, ce sont encore treize personnes qui ont été tuées dans un attentat-suicide dans le nord-est du Nigéria. S'il n'a pas encore été revendiqué, il semblerait que Boko Haram en soit responsable.
Luana Sarmini-Buonaccorsi