La clôture du mercato hivernal a eu lieu ce lundi 3 février, en France. Fort de trois recrutements, le Racing Club de Strasbourg a jeté son dévolu sur des jeunes joueurs. Une stratégie commune à chaque période de transfert depuis l’arrivée du consortium américain Blueco à la tête du club.
Dans les rangs du Racing Club de Strasbourg, les profils juvéniles ont bonne presse. Depuis le rachat du club alsacien par le consortium américain Blueco en juin 2023, l’équipe enregistre majoritairement les arrivées de jeunes joueurs lors des périodes de transferts. Le mercato hivernal, bouclé ce lundi 3 janvier en France, n’a pas échappé à cette nouvelle dynamique. 9e de Ligue 1 après 20 journées de Championnat, le RCSA a officialisé les signatures en prêt de Valentin Barco (20 ans) et Sam Amo-Ameyaw (21 ans) ainsi que de l’achat d’Andrew Omobamidele (22 ans). Trois jeunes pousses, toutes issues de Premier League, où Blueco est également engagé avec Chelsea, un cador de la première division anglaise.
L’équipe la plus jeune de Ligue 1
Strasbourg possède désormais le plus jeune effectif de Ligue 1 (21,3 ans). Le résultat d’un projet sportif tourné vers le développement de jeunes talents. Lors de l’intersaison à l’été 2023, la première sous l’ère Blueco, le club avait fait le choix de se séparer de quelques-uns de ses cadres expérimentés, tels que Dimitri Liénard (35 ans), Alexander Djiku et Habib Diallo (28 ans). La direction avait préféré miser sur un effectif rajeuni, incarné par les arrivées du néerlandais Emanuel Emegha et du Français Dilane Bakwa (20 ans à l’époque). Un an et demi plus tard, les deux joueurs sont solidement installés dans les plans tactiques de Liam Rosenior, l’entraîneur britannique du RCSA. L’attaquant néerlandais est même co-meilleur buteur de son équipe (8 buts), avec Andrey Santos (20 ans), le milieu brésilien prêté par Chelsea l’été dernier.
L’antichambre des jeunes de Chelsea
Unis par la bannière Blueco depuis 2023, les clubs londonien et strasbourgeois entretiennent des liens étroits. La direction de Chelsea a envoyé quatre jeunes joueurs à destination du Racing sous forme de prêt en deux saisons. Le but ? Offrir à ses talent un endroit propice à leur développement, à des fins sportives ou financières. Le cas d’Angelo (20 ans), prêté à Strasbourg en août 2023, en est un exemple. Arrivée en Alsace avec une valeur estimée à 13 Millions d’euros, le Brésilien, auteur de quatre passes décisives avec le club alsacien en 25 rencontres, est revenu chez les Blues avec un peu d’expérience. Chelsea l’a transféré à Al-Nassr (Arabie Saoudite) dans la foulée pour 23 millions d’euros.
En Ligue 1, six équipes sont sous le statut de la multipropriété. Quatre en tête de gondole (Paris, Lyon, Monaco, Nice), deux plutôt en bas de la pyramide (Strasbourg, Toulouse). Le club occitan est la possession du fonds d’investissement américain RedBird depuis 2020, également détenteur de l’AC Milan, et actionnaire minoritaire de Liverpool. Plus jeune effectif de ligue 1 lors des deux précédentes saisons, le TFC n’est cependant pas soumis aux prêts incessants comme son homologue strasbourgeois.
Un phénomène critiqué par une partie des supporters
Au sein des fans du RCSA, les échanges entre Chelsea et Strasbourg passent mal. Le 17 août, le club de supporters Ultra Boys 90 croyait savoir après le licenciement de Patrick Vieira que l’ancien coach des Bleus et Blancs « réclamait des recrues d’expériences, mais au lieu de cela, un directeur technique lui a été imposé sans consultation, le poussant à partir. » Le collectif ajoutait dans : « Nos cadres historiques sont poussés vers la sortie au profit des jeunes joueurs sans expérience du football de haut niveau ? Les décisions sont-elles encore prises à Strasbourg ? Nous en doutons fortement. BlueCo est en train de démolir l’âme du Racing (…) » 13e de la campagne 2023/2024, dans le ventre mou de la Ligue 1 cette saison, Strasbourg peine à se montrer compétitif depuis la prise de pouvoir du consortium américain. Agacés par la politique sportive menée par leur club, les Ultra Boys 90 multiplient les opérations de protestation. Parmi elles, des bannières hostiles à Blueco mais surtout l’absence de chant lors des 15 premières minutes de jeu de leur équipe.
François Bertrand
Édité par Gustave Pinard