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Vianney Rohfritsch précise : “Les concessions sont renouvelées la plupart du temps. Ça reste un cimetière familial.” Seules les tombes en fin de concession sont enlevées, selon les nécessités. Les proches choisissent souvent la durée de concession la plus courte qui est de quinze ans, “surtout en raison du coût” :  380 euros contre 1 900 euros pour cinquante ans en ce qui concerne les tombes à double profondeur. 

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Le parvis du groupe scolaire Erckmann-Chatrian donne directement sur la route de Schirmeck, séparé d’elle par un trottoir partagé avec les cyclistes. © Eva Billion

Emma habite à cinq minutes de l’école le long de la route de Schirmeck. "Mon grand de 8 ans, il a déjà fait le trajet tout seul. Mais je lui dis de faire très attention, de ne pas zigzaguer. Quand il est avec des copains, c’est là que j’ai le plus peur." Malgré cette traversée quotidienne, la maman paraît sereine. "À pied, tant qu’on fait attention et qu’on est respectueux, ça va. Mes enfants, j’essaie de leur apprendre à être prudents."

De retour sur la route de Schirmeck, adieu tranquillité chérie. Au final, j’ai mis 14 minutes pour rejoindre Auchan en passant par le canal. Autant que mon ami Paul via la route de Schirmeck. Le plaisir pris à pédaler est, en revanche, incomparable.

Je grimpe sur la passerelle du Murhof. Ici, des plaques ont été fixées sur les lattes abîmées. Problème : elles sont particulièrement hautes. Je lève ma roue avant pour éviter que ma jante tape. Je prends à droite et retrouve la rue de la Rivière. Comme il n’y a aucun aménagement pour les vélos, je dois zigzaguer entre les voitures. À cet endroit, la Ville envisage de vrais aménagements cyclables.

Concernant la traversée, "on a travaillé sur les cycles des feux pour essayer d’améliorer le temps de vert pour les piétons", poursuit le directeur de territoire. Toutefois, cet ajustement est limité par d’autres priorités : "Il y a la question de l’efficacité des bus." C’est un équilibre compliqué entre favoriser les cheminements piétons et ne pas défavoriser les bus. Deux policiers municipaux sont parfois dépêchés au moment de la sortie d’école pour réguler le carrefour. Ils verbalisent les automobilistes en infraction, mais n’ont pas pour mission de faire traverser les enfants. "On ne peut pas déplacer la route. C’est aussi la responsabilité des parents. C’est censé être une école de proximité, ça leur a été demandé de ne pas venir en voiture", s’agace l’un des agents.

Dans ce quartier situé au sud-ouest de Strasbourg, on recense huit médecins généralistes pour une population de 12 500 habitants. Les plaques de spécialistes sont rares, exceptées celles des dentistes. La Montagne-Verte est considérée comme une zone "en tension" par l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est. Jamila Kasem, médecin généraliste installée depuis 2003, accueille quotidiennement une centaine de patients. Par le passé, dans les périodes de forte affluence, ils n’étaient que 80.

Quand l’habitude masque les risques

Je passe sous le pont de la Montagne-Verte et je rejoins le quai du Brulig. Ici, je partage la route avec les voitures mais elles sont rares et obligées de rouler à 30km/h. Je peux appuyer sur les pédales et me faire plaisir. Je retrouve rapidement la piste des Quatre rivières qui débouche sur celle de Maurice-Garin. Je reste vigilante à l’intersection, car comme me l’a confié Kévin Le Barbier, un usager quotidien, aucun panneau ne donne la priorité à quiconque. Même refrain sur le quai de la Flassmatt lorsque je tourne à gauche et que je coupe la route aux cyclistes d’en face.

18h30, jeudi 14 novembre. Même destination, trajet différent. Privilégiant la sécurité à la rapidité, je décide de passer par la piste cyclable qui longe l’Ill. Elle est large, séparée des voitures et des piétons. Les lampadaires automatiques s’allument à mon passage et éclairent le goudron. Les feuilles s’envolent derrière moi. Seul le bruit des chaînes perturbe le calme ambiant. La nuit m’empêche de profiter de la vue sur la rivière, mais je sens sa présence sur ma gauche.

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