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Comment mesure-t-on le bruit ?

Les Plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), rendus obligatoires par l’Union européenne en 2002, s’accompagnent de cartes du bruit, qui modélisent l’exposition des territoires à la pollution sonore. Dans la zone Montagne-Verte-Elsau, ce sont 985 logements qui sont directement impactés. En France, 9 millions de personnes sont exposées à des volumes excessifs. 

Le bruit se caractérise par son intensité, exprimée en décibel : 65 dB correspondent par exemple à un milieu bruyant comme une salle de classe ou 80 dB à l’aboiement d’un gros chien. Le niveau moyen du bruit pendant une journée entière se base, lui, sur un indicateur européen, le Lden (day, evening, night). Pour produire des statistiques fiables, les experts utilisent des modèles numériques capables de brasser une importante masse de données issues de prises de mesure. Si un son augmente de 10 décibels, cela revient non pas à ajouter dix unités, mais à multiplier la puissance sonore, et donc l’inconfort, par 10.

D’après les chiffres de l’Insee de 2017, près d’un riverain sur deux utilise régulièrement la voiture pour se déplacer. Au volant de sa Clio grise, Josiane Schohn s'est arrêtée quelques minutes sur le parking de l’école du Gliesberg. Domiciliée à l’entrée de Lingolsheim, elle explique prendre la route deux fois par semaine pour rejoindre Strasbourg, toujours vers 8h. "Ce matin, le trajet m’a pris vingt minutes au lieu de cinq sans bouchons."

Lorsqu'elle travaillait comme serveuse à la Meinau, Adrienne Simon devait partir bien plus tôt pour éviter les embouteillages : "Parfois, je devais attendre vingt minutes dans ma voiture sur le parking. Ça me stressait d’arriver en retard. Même si le patron était indulgent, c’était mal vu."

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Le 3 rue de Singrist paraît bien vétuste par rapport aux ensembles d'Habitation Moderne, en arrière-plan, rénovés en 2021. © Anouk Seveno

Arrivée il y a un mois au CMS, Léa Billon exerçait jusque-là au Neuhof au sein d’une maison de santé. Un type de structure qui "a fait ses preuves dans tous les quartiers", selon elle. Ces groupements de praticiens accueillent et orientent les patients en garantissant la continuité de soins. Une proposition visant à installer une maison de santé à la Montagne-Verte a été formulée par les habitants en juillet dernier lors d’une consultation citoyenne. L’objectif serait de compléter l’offre médicale dans un quartier sous-équipé en services publics. L’installation soulagerait les médecins. "Cela me permettrait de prendre des vacances  !", rêve Jamila Kasem.

Façade des copropriétés du 1-3 rue de Singrist. ©Anouk Seveno. 

Le point noir du quartier

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Les logements sociaux au 8-10 rue de Kirchheim seront bientôt réhabilités. © Anouk Seveno

 

En 2020, quand Roxanne donne naissance à son premier enfant, elle ne trouve pas de pédiatre disponible. "C’était horrible", se souvient-elle. Comme d’autres mamans, elle a été contrainte de faire suivre ses enfants par le médecin de famille. Léa Billon, docteure en protection maternelle et infantile au centre médico-social (CMS) de la Montagne-Verte, évoque une offre "sur-saturée" chez les pédiatres. Bien que la praticienne ne comble pas complètement ce manque, elle assure néanmoins le suivi des enfants jusqu’à 6 ans, surveille leur développement psycho-moteur et les vaccine. Elle redirige également, si nécessaire, les familles vers des spécialistes.

 

 

Loris De Ciechi et Celia Moebs

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