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Cela fait des années que les petits rongeurs prolifèrent dans certaines rues du Neuhof malgré plusieurs opérations de dératisation. En cause, l'insalubrité des caves et la présence d'ordures dans les rues.

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L'ancienne rue de Nontron est actuellement au centre d'un plan de réhabilitation.

 

Rue de Thiviers, les échafaudages ornent la barre d'immeuble qui s'étend sur le bitume, à l'image d'une pièce de Lego® trop vieille, plantée dans sa structure urbaine. Un coup de pinceau pour maquiller l'histoire de la cité. Une touche de fraîcheur qui s'inscrit en réalité dans le cadre du PRU, et qui a le mérite de faire fuir de manière provisoire quelques rongeantes préoccupations, les rats.

Depuis des années, c'est un gros problème ici. Les petits rongeurs prolifèrent dans le quartier. Il y a bien eu des opérations de dératisation, comme celles des 1er, 11, et 22 août, ou encore celle du 5 septembre, dernière en date, menée conjointement par le bailleur social, Cus habitat et la Ville, après une grosse colère des habitants. Mais les rats reviennent, comme toujours.

 

 

« Avec les travaux de réhabilitation et les récentes interventions, les rats sont plus discrets », convient Sedjiu Lexhep, qui habite au premier étage du numéro 10 de la rue. Il raconte ses malheurs avec des sourires plein la bouche, comme des tics dont il ne peut se débarrasser. A l'image de ces rats qui vont et viennent dans sa rue, et qui se sont parfois nichés dans son logement. « Ils arrivaient par la salle de bains et traversaient la pièce », explique-t-il. Il ôte alors une plaque sous sa baignoire et s'accroupit. Il montre les traces laissées par les rongeurs, qui cavalaient quotidiennement chez lui, ou au seuil de son immeuble, parmi les débris que les mauvaises herbes cachent à peine.

 

20140924-TP dsc_0024.jpgDans le logement de Sedjiu Lexhep, les rats arrivaient par la salle de bains.

Des déchets organiques à l'extérieur

 

De porte en porte, les discours se ressemblent. L'été fut « infernal », s'accordent à dire les résidents. « Régulièrement, on se trouvait nez à nez avec des rats. On en a déjà eu dans nos locaux, notamment dans une pièce où on entrepose du matériel », se désole Christine Birckel, responsable de la garderie La clé des champs, située à quelques échafaudages de là. Elle aussi explique que depuis les travaux et les dernières opérations de dératisation, les rats se font plus rares. Mais le timbre de Christine Birckel sent aussi un peu la colère. « Si les gens continuent comme ça, ils risquent de revenir. » C'est la question qui fait débat. La prolifération de ces rongeurs, des rats bruns, serait due avant tout à l'insalubrité des sous-sols mais aussi au comportement des habitants.

Rue de Thiviers, les portes qui mènent aux caves sont soudées de l'intérieur et les poignées ont été enlevées, pour éviter les squats. Une décision de Cus Habitat qui irrite les habitants mais une cachette idéale pour les nouveaux riverains. « Pour proliférer, un rat a besoin d'un abri et de nourriture. C'est tout », lâche le docteur Arnaud Mourey, vétérinaire à Strasbourg. Pendant des années, les rongeurs ont donc profité du manque d'entretien et de présence humaine pour creuser des galeries et s'installer.

Mais le problème s'est rapidement exporté dehors. « S'il y a autant de rats à l'extérieur aujourd'hui, c'est qu'il y a du pain, de la nourriture et des ordures dans les rues. Il faut savoir que ce type de rongeurs peut sentir une poubelle à un kilomètre à la ronde », expose Frédéric Tonini, gérant d'Avipur, l'entreprise en charge des opérations de dératisation dans le quartier.

Sur les trottoirs de la rue de Thiviers, les sacs poubelles jonchent parfois le pied des immeubles et des restes de nourriture colorent le bitume vieilli par l'herbe qui pousse. Certains disent que les services de la Ville ne font pas bien leur travail. D'autres invitent les habitants à se montrer plus responsables. Qu'importe. « Si les rats sont passés de l'intérieur à l'extérieur dans ce quartier, ce n'est pas un hasard, martèle Frédéric Tonini. Tout ce qu'on peut faire, c'est obstruer les canalisations et les lieux de passage à l'intérieur. On fait du travail de rebouchage et on pose des grillages », raconte-t-il, presque fataliste.

Des caves à la rue, l'impossible éradication

 

Car en réalité, il faudrait agir dehors, à ciel ouvert, directement là où les nuisances se font le plus ressentir et où les rats se nourrissent. « On est confronté à un problème : on ne peut pas mettre du poison à l'extérieur des bâtiments, il y a des enfants, du passage. Pour ça, il faudrait isoler le périmètre pendant six mois. » Efficace, assure-t-il, mais impossible. Frédéric Tonini l'avoue volontiers, les opérations permettent de faire diminuer la population de rats sur le court terme, mais pas de parvenir à une « complète maîtrise ». « C'est un coup d'épée dans l'eau », assène-t-il.

Dans les grandes villes, les rats bruns sont de plus en plus nombreux à crapahuter à l'état sauvage. Considérés depuis les années 1980 comme des nouveaux animaux de compagnie, ils sont aussi de plus en plus en vogue dans les foyers. Pas sûr cependant que le film d'animation Ratatouille, qui a participé à l'élan d'affection général envers les petits rongeurs, soit très apprécié à la garderie de la rue Thiviers.

LEGENDE

Thibault PETIT

Des élèves de 6e du collège François Truffaut se mettent dans la peau de journalistes afin de préparer la semaine du goût qui se tiendra du 13 au 19 octobre.

Vendredi 19 septembre, une dizaine d'élèves font leurs premiers pas d'apprentis journalistes. Armés d'un micro, ils interrogent leurs camarades et le personnel du collège François Truffaut sur leurs habitudes alimentaires pour préparer la semaine du goût (du 13 au 19 octobre). 

Les productions, encadrées par Laetitia Boulom, professeur documentaliste à l'initiative du projet, seront diffusées sur le site du collège et lors d'un repas collectif réunissant les jeunes et leurs parents en clôture de la semaine du goût. En tout, 40 collégiens répartis en groupes, se sont portés volontaires pour cette initiation aux médias qui se poursuit jusqu'aux vacances de la Toussaint.

 

Anne-Claire Gross

L'impatience monte dans la maille Catherine. La construction de la Maison de Hautepierre, futur pôle de services du quartier, s'éternise. Elle devait ouvrir ses portes en octobre 2014, il faudra attendre mai 2015, au plus tôt.

Arrêt de tram le Galet à Hautepierre. Difficile d'identifier le centre social et culturel du même nom : aucune enseigne, seule une affichette sur la porte signale qu'il est bien là, à côté de la pharmacie. Derrière la grande façade orangée et un parvis flambant neuf, une grue surplombe encore les chantiers de la Maison de Hautepierre. Le temps se fait long pour les habitants et les acteurs de ce futur pôle de services. La Maison de Hautepierre aurait dû ouvrir ses portes en octobre, mais sa livraison est reportée à mai 2015. De longues procédures administratives et des travaux supplémentaires tels que le renforcement des fondations et des opérations de désamiantage ont allongé le chantier, démarré en avril 2013.

La Maison de Hautepierre s'inscrit dans le Projet de rénovation urbaine (PRU) du quartier. Aux trois bâtiments occupant déjà cet espace – le Galet, le centre médico-social et une pharmacie – viendront s'ajouter cinq nouveaux lieux pour constituer dans la maille Catherine un pôle réunissant l'ensemble des services aux habitants. Une médiathèque regroupant les bibliothèques du quartier, le lieu d'accueil parents-enfants La p'tite mosaïque et le multi-accueil petite enfance Balthazar y prendront place, ainsi que des locaux associatifs destinés notamment à accueillir les Restos du coeur. Le service jeunes la Passerelle, renommé le Ricochet, déménagera de la maille Karine à la maille Catherine. « Avant, on fonctionnait vraiment par maille, le PRU a voulu décloisonner cela », explique Michèle Ramey, présidente du centre social et culturel. Mireille Leroux, responsable de la bibliothèque jeunes, attend cet aménagement avec impatience : « Une véritable synergie va se développer avec les structures associatives. » Le patio de 300 m2 de la nouvelle médiathèque accueillera ainsi concerts, projections et événements culturels.

Des retards en chaîne

L'ouverture du pôle au printemps prochain est encore loin d'être certaine. « Les travaux devraient être finis en mai 2015, à condition qu'il n'y ait pas d'intempéries cet hiver. Il y a eu beaucoup de retard mais l'architecte ne s'était jamais engagé sur une date précise », rappelle Michel Latreille, responsable de la bibliothèque adultes. Michèle Ramey, qui suit l'avancée des chantiers au jour le jour, est persuadée que ce délai ne pourra être tenu. 

Un quartier dans l’expectative

Réfection du hall d’entrée, extension de la cuisine pédagogique et mise en conformité de sécurité : la rénovation du Galet s'est achevée mi-septembre, avec près d'un an de retard. « On a été obligé de jongler avec les salles, de supprimer certaines activités donc la fréquentation a diminué. On a dû arrêter les thés dansants et des lotos », témoigne Michèle Ramey. La présidente du centre social et culturel regrette le report de certains projets :  « Le studio Hautepierre où les jeunes viennent faire de la musique devait bénéficier de travaux, mais faute de financement, ça ne s’est pas fait. » 

L'achèvement de la Maison de Hautepierre marquera l’une des dernières étapes du Projet de rénovation urbaine du quartier initié en 2009. « 90% des travaux ont été réalisés », affirme Etienne Jost, directeur du PRU. Mais les habitants sont encore loin d'en avoir fini avec les projets urbanistiques. Ce chantier à peine terminé, un deuxième PRU concernant cette fois les mailles Brigitte et Eleonore devrait être signé à la fin de l’année 2015.

Célia Garcia-Montero et Anne-Claire Gross

 

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La place de l'Hippodrome a été inaugurée au début du mois. Elle accueillera en 2017 une station de tramway. Photo RC

Avec l'ouverture de la résidence du jardin des Deux-Rives en début d'année et l'extension du tramway en cours, le Port du Rhin s'étend. De nouveaux résidents s'installent, en bordure du fleuve, mais les habitants de la cité historique cherchent des raisons d'espérer.

Assis sur un banc de la place de l'Hippodrome, Linda, Brenda et Jason (*), riverains de la cité Loucheur, refont le monde en rigolant. Inaugurée début septembre, la place est devenue le lieu central de la zone résidentielle du Port du Rhin. D'un coté, la cité Loucheur, qui héberge près de 1500 personnes, soit la majorité des habitants du quartier. De l'autre, passé la route transnationale du Rhin, le récent complexe résidentiel des Deux Rives et ses 380 logements basse consommation. Les nouveaux voisins s'y croisent sans se rencontrer. « La place, on y vient, mais elle n'est pas pour nous, commente Brenda, 55 ans et sans emploi. On peut dire que c'est une frontière, il y a clairement deux mondes différents. J'ai l'impression qu'ils vont construire un mur pour nous isoler. Les nouveaux habitants ne nous remarquent pas, sauf pour nous demander où sont les arrêts de bus. Ou lorsqu'ils viennent le dimanche à l'épicerie de la cité. Et nous, on n'a pas vraiment envie de les rencontrer non plus. »

Plus loin, Marie, sortie du bus faisant la liaison avec le tramway, porte ses courses d'un pas pressé. À 54 ans, elle s'est installée avec ses deux enfants dans l'un des 80 logements aidés gérés par Opus 67 dans le nouveau complexe résidentiel. « C'est très bien, mieux que ce que j'avais à Bischheim. Mais quand je sors du bus, place de l'Hippodrome, je ne regarde même pas en direction de la cité ».

Un quartier en grande expansion

Le Port du Rhin, avec un taux de chômage élevé et une majorité de logements sociaux, est l'un des quartiers les plus pauvres de Strasbourg. En 2009, suite aux évènements en marge du sommet de l'OTAN, la mairie de Strasbourg a lancé le schéma directeur des Deux Rives, dont le but est de redynamiser le quartier afin d'en faire « un pivot de l'Eurodistrict ». Parmi les objectifs phares, beaucoup sont déjà sortis de terre, et Habitation Moderne a démarré les travaux de 140 logements sur l'îlot Jeanne-d'Arc, derrière l'église du même nom. A l'horizon 2017, l'extension de la ligne D du tramway vers Kehl desservira la zone.

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La plupart des logements de la résidence des Deux-Rives sont occupés. Les travaux ne sont pas totalement terminés. Photo CUEJ - Maurane Speroni

La cité Loucheur a, elle aussi, bénéficié du réaménagement du quartier. Au premier plan, la rénovation des cours intérieures et des façades. « Un cache-misère, pour Aïssa, livreur de 40 ans né dans le quartier. On est toujours les derniers ici, ils nous ont mis dans un coin. Il y a trois ans, des travaux d'intérieur pour épaissir les murs ont été faits. Mais j'entend toujours mes voisins chuchoter ». Un discours partagé par beaucoup d'habitants de la cité, mais pas par les nouveaux riverains. « On est vraiment bien placés, se réjouit Madame Marcino, installée avec son mari depuis mai 2014. Un bus nous emmène en Allemagne ou au centre de Strasbourg, et des petits commerces doivent ouvrir en bas de la résidence. Le quartier est en grande expansion, sans parler du tram qui va arriver. On a un 70 m² avec balcon et terrasse, qu'on paye 840 euros par mois. Tout est très bien isolé ».

Un clivage social qui s'accentue

Gérard Schann est le président de l'association Au-delà des Ponts, dont le centre socio-culturel est basé dans la cité. Pour lui, la méfiance ambiante s'explique notamment par l'emplacement géographique de la cité. « Les habitants du quartier Loucheur sont coincés entre la RN4, la voie ferrée et le Rhin. Ils ont développé un comportement insulaire et un sentiment d'appartenance avec une forte identité. Beaucoup craignent l'évolution et voient les nouveaux arrivants d'un mauvais oeil. Il est clair que les travaux d'agrandissement du quartier, qui s'intègrent dans l'agglomération du Heyritz à Kehl, n'ont pas été faits spécialement pour eux. Pourtant, ils vont indéniablement en bénéficier même s'ils ne s'en rendent pas encore compte. La prise de conscience arrivera à terme ». Marcelle, 88 ans, a cet espoir. Elle espère « qu'il y aura des commerces grâce à l'arrivée de tous les habitants, de la résidence senior [qui occupe 110 places dans la nouvelle résidence, NDLR] ». Elle qui vit dans le quartier depuis l'âge de cinq ans, et regrette ce temps où il y avait « cinq restaurants, quatre boucheries, trois boulangeries et plusieurs bistrots ».

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La cité Loucheur héberge la majorité des habitants du quartier. Photo Maurane Speroni

Une école pleine de promesses

L'école du Rhin, seul établissement scolaire du quartier, pourrait faire la jonction entre les deux composantes du quartier. Deux cents enfants, originaires du port du Rhin ou nouveaux arrivants, y sont scolarisés. Le bâtiment, en travaux depuis 2012, aura bientôt une capacité d'accueil supérieure. Au sein de ses locaux, les clivages devraient diminuer. « C'est une excellente chose pour nos enfants. Ils auront la chance de s'ouvrir aux autres, une chance que nous n'avons pas eue », s'enthousiasme Linda. « Cette école est pleine de promesses, je pense que mes enfants y seront bien », confirme Tatiana, installée depuis le début du mois aux Deux Rives, et qui a mis une de ses filles à la nouvelle crèche.

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L'école du Rhin, située au coeur du quartier, sera entièrement rénovée en 2015. Photo Maurane Speroni

Mais Chabib, une des figures du quartier, gérant de l'épicerie historique de la cité, est plus mesuré. « C'est très bien que les enfants puissent avoir un meilleur cadre pour travailler. Il fallait voir l'état de l'école il y a trois ans. Mais le problème, c'est qu'après les cours, rien n'est prévu pour eux. Il n'y a pas beaucoup d'activités culturelles, sportives ou musicales ici. » Dans un coin, Aïssa acquiesce. « J'ai peur pour les générations à venir. La richesse qui va nous entourer ne fera qu'accentuer les clivages si rien n'est fait pour nous. »

Pour agrandir la carte cliquer ici. Infographie CUEJ Rémi Carlier

(*) Les prénoms ont été changés.

Rémi Carlier et Maurane Speroni

 

Valerie Schaub

vidéo: Manuel Fritsch, Valerie Schaub

Une quarantaine d'exposants étaient réunis, samedi, sur la place du Polygone, près de l'arrêt de tram Kibitzenau, dans le quartier du Neuhof. L'association Lupovino, qui accompagne au quotidien la population des gens du voyage, organisait la deuxième édition de son marché aux puces. Objectif : animer le quartier et inviter les gens à se rencontrer autour de stands d'objets en tout genre.

Maud Lescoffit et Julien Pruvost

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Dimanche dernier, l'Association des jardins partagés du quartier Gare organisait la Fête de l'automne. Un concept différent des 77 jardins municipaux des secteurs du Fossé des Remparts et du Glacis ouest. Avec la culture collective de la terre, le partage des récoltes, le but est de permettre aux habitants du quartier de se rencontrer.

 

Nicolas Skopinski et Hélène Perrin

Il y a 40 ans, Christiane Lehmann fondait le Club des seniors et le CSC du quartier de l'Elsau. A l'occasion de cet anniversaire, elle revient sur les grands changements que le quartier a connu ces dernières décennies.

Arnaud Salvat

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