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Les Sun gospel singers répètent chaque lundi soir au centre Martin Bucer pour le concert du 12 décembre.
Photo et Son : Mathilde Cousin et Elisa Heidenreich
A travers le gospel, Frédéric Setodzo a voulu initier les jeunes à la non-violence. (Photo CUEJ/Mathilde Cousin)
Le gospel est arrivé à Hautepierre en 1997, dans les bagages du pasteur Frédéric Setodzo. A l'époque, l'homme de Dieu, qui vient d'arriver de l'île de la Réunion, constate les difficultés des habitants. "Hautepierre était chaud, se souvient Frédéric Setodzo. Les voitures brûlaient. Moi, en tant que pasteur, je me demandais ce que je pouvais offrir. Je cherchais un élément fédérateur dans ce quartier où cohabitent 52 nationalités."
Cet élément rassembleur, ce sera le gospel. A l'île de la Réunion, déjà, le pasteur a créé une chorale. "Auprès des enfants en difficulté scolaire, j'ai remarqué que le chant leur permet de se désinhiber."
Du rap à l'église
Mais à Strasbourg, les adolescents préfèrent le rap. " Avec six jeunes, on a fait une première tentative. Ils ont rappé à l'église. Mais dans le phénomène rap, il y a un rejet des adultes, ce qui desservait ces adolescents." Le pasteur veut leur proposer une activité qui puisse les rapprocher à la fois de leurs aînés et de leurs racines. "Pour sortir du quartier, si on ne proposait que des concerts de rap, seuls les jeunes seraient venus nous voir. Le gospel est une musique qui concerne toutes les générations."
Frédéric Setodzo crée en 1997 les High rock gospel singers, qui répètent au centre Martin Bucer. Pédagogue, le pasteur initie les jeunes au travail de la voix, mais aussi à l'anglais ou à l'histoire. "Par exemple, on a chanté Down by the riverside. Avec ce chant, je leur racontais l'histoire des esclaves enrôlés dans la guerre de Sécession. "
Applaudis par un proche de Luther King
Rapidement, le succès arrive. Le consul des Etats-Unis, Gayleatha Brown, soutient le groupe. En février 1999, la diplomate demande aux Hautepierrois de se produire au temple Saint-Thomas, dans le centre-ville, devant le révérend Leon Sullivan, un proche de Martin Luther King. Un souvenir qui émeut encore aujourd'hui Frédéric Setodzo : "Là, les jeunes de Hautepierre ont été applaudis, ils ont été valorisés."
Tout s'enchaîne à partir de ce premier concert. Les High rock sont sollicités pour jouer lors de mariages ou dans des églises. Leur premier Zénith, ils le font en 2000 à Montpellier avec d'autres groupes de gospel. Ils se produisent en Allemagne ou bien encore en Afrique.
"J'ai vu passer 600 jeunes"
En 2003, naissent les Sun gospel singers, un groupe d'adultes, basés au centre Martin Bucer. Un an plus tard les Gospel kids se forment. Les membres sont plus jeunes que ceux des High rock. Pourquoi trois groupes ? Le pasteur ne pouvait-il intégrer les nouveaux aux High Rock ? "Les jeunes des High rock étaient sur une lancée, développe Frédéric Setodzo. Ils faisaient du gospel comme une école de vie. Je ne voulais pas les mélanger avec les gens qui en faisaient comme un hobby."
La graine gospel a bien poussé dans ce quartier réputé difficile. "J'ai bien vu passer 600 jeunes", se souvient Frédéric Setodzo. Les Sun gospel singers comptent aujourd'hui une soixantaine de membres, qui viennent de tout Strasbourg. Le chef de choeur des Gospel kids, Alfonso Nsangu-Cornu, qui a grandi à Hautepierre, a été formé par le pasteur. Le groupe s'est étendu et repète aussi bien dans le quartier qu'à l'Esplanade ou à Illkirch-Graffendstaden.
Le pasteur a quitté Hautepierre il y a sept ans, mais il reste un référent pour les groupes. Il est fier du travail accompli : "Les chanteurs de Hautepierre sont reconnus. Le gospel dans le quartier est devenu une école en terme de qualité vocale."
Mathilde Cousin
Pratique : Concert des Gospel kids le 1er décembre à 16h. Au Zénith à Eckbolsheim. Entrée libre. Concert "Noël en gospel" des Sun gospel singers et des Gospel kids le 12 décembre à 20h12. Au Zénith à Eckbolsheim. Tarif : 26,90€.
Le 12 décembre, les Gospel kids et les Sun gospel singers se produiront devant 3000 personnes au Zénith de Strasbourg. Une première pour ces deux groupes qui existent depuis presque dix ans à Hautepierre. Ce succès du gospel dans le quartier, c'est l'idée d'un homme, le pasteur Frédéric Setodzo.
Les résidents débatent des devis pour l'audit énergétique des bâtiments lors de la permancence de l'Arim
Situées sur la maille Eléonore, les copropriétés Eléonore 1 et 2 comptent respectivement 169 et 325 logements. Craignant une dégradation de ces copropriétés, la Communauté urbaine de Strasbourg a décidé de les intégrer à une Opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH). Mais la décision peine à convaincre les habitants.
« Il y a encore de la mixité sociale »
Des problèmes bien réels, mais que tempère Benjamin Buchet, de l'Arim Alsace : « Des six copropriétés sélectionnées pour l'OPAH copropriétés dégradés, Eléonore 1 et 2 ne sont clairement pas les plus en difficulté. Il y a encore de la mixité sociale, le conseil syndical est dynamique et impliqué. Mais quelques éléments suscitaient des craintes. Le lancement du PRU de Hautepierre a précipité les choses. »
Déborah Pointeau, du service habitat de la CUS, est un peu plus alarmiste: « Nous avons détecté un certain nombre de problèmes sociaux dans ces logements, des taux d'impayés assez élevés, un entretien courant insuffisant. Si M. Tomasi freine un peu aujourd'hui, c'est peut être parce qu'il n'aime pas que l'on s'insère dans sa gestion ». La CUS vient en effet de commander un audit de la situation financière des copropriétés auprès d'une société lyonnaise, Coproplus.
Pour Pierre Olivier, directeur général de Coproplus, il ne s'agit pas là d'une sanction vis-à-vis du syndic. « C'est assez inhabituel qu'une mairie, surtout de province, fasse une telle demande. Mais l'Etat et les collectivités vont verser beaucoup d'argent. La CUS veut savoir si ce n'est pas à fonds perdus. Il faut donc qu'elle s'assure que la copropriété est capable d'assumer ces aides, et qu'après les travaux, elle sera autonome financièrement. On travaille en pleine collaboration avec M. Tomasi ».
L'OPAH qui vient d'être lancée couvrira une période de cinq ans, jusqu'en 2017. En attendant l'éventuel début des travaux, l'Arim joue les médiatrices et organise des permanences, sur place, pour répondre aux interrogations et aider le conseil syndical dans ses démarches, devis, constitutions des dossiers de demandes de subventions.
Entre doutes, réticences, malentendus et comptes des millièmes et tantièmes comme en connaissent toutes les copropriétés, le chemin de la rénovation sera long pour Eléonore 1 et 2.
Texte et videos : Vincent Di Grande