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Ces doutes, Daniel Tomasi de la Sogestra les partage. Principal de syndic des deux copropriétés, il est assez remonté contre la CUS. Il lui reproche une approche bureaucratique du problème : « La CUS a décidé de faire rentrer Eléonore 1 et 2 dans l'OPAH sans même savoir quels étaient les besoins des résidents. Avec l'OPAH, on nous promet de subventionner des travaux à hauteur de 45 % (35 % de l'Anah et 10 % de la CUS NDR), mais sans connaître la nature et surtout le montant des travaux. Je ne suis pas convaincu que cela suffise. Ce sont des travaux qui pourraient dépasser quatre à cinq fois le budget de la copropriété. »

 

Pourtant, il y a près de cinq ans, c'est Daniel Tomasi qui avait sollicité la CUS. « Il était même plutôt enthousiaste », note Déborah Poiteau, chargée des dossiers parcs privés au service habitat de la Communauté urbaine. Quatre longues années ont été nécessaires pour que la CUS détermine les copropriétés éligibles à ce programme. Depuis Daniel Tomasi est beaucoup moins convaincu. Dans le même temps, la rénovation urbaine du quartier de Hautepierre a été lancée.

 

Ne pas délaisser l'habitat privé

 

Le PRU ne concerne pas l'habitat privé. Par peur de voir apparaître un sentiment de délaissement chez les résidents du parc privé, la CUS a décidé d'accompagner certaines copropriétés. Et parmi les copropriétés hautpierroises, ce sont Eléonore 1 et surtout Eléonore 2 qui cumulaient le plus de difficultés. Le constat se base sur un rapport, commandé par la CUS, de l'Association pour la rénovation immobilière (Arim) d'Alsace, datant de 2009.

 

Selon ce rapport, Eléonore 2 connaissait des problèmes structurels aboutissant à des dépenses de chauffages élevées, et surtout des impayés de charges qui ont doublé entre 2008 et 2009, pour atteindre plus de 80 000 euros (la situation s'est depuis un peu stabilisée et les impayés de charges ne s'élèvent plus qu'à 65 000 euros au troisième trimestre 2012).  delib OPAH CC 27 01 2012(3)

 

La peur du déclassement

 

Ce que craint la CUS, c'est qu'Eléonore 1 et 2 ne finissent par rentrer dans un schéma bien connu : déqualification des immeubles, fuite des ménages de classe moyenne, chute de la valeur patrimoniale des logements, arrivée de ménages défavorisés, taux de rotation important, explosion des impayés de charges... D'autant que l' environnement est défavorable. Hautepierre traine sa mauvaise réputation et n'aide pas beaucoup à l'attractivité des deux copropriétés.

« Avant, parmi les habitants, on avait des profs, des petits cadres ou patrons, explique une habitante. Aujourd'hui, il y a plus d'ouvriers, d'étrangers, des personnes qui n'ont pas forcément les moyens de vivre ici. La copropriété s'est appauvrie, c'est vrai. Mais la situation n'est pas dramatique, loin de là, c'est juste devenu un peu plus difficile. Il n'est pas question de pointer du doigt qui que ce soit. Certains ont été mal orientés ou n'ont pas trouvé de place en HLM. Il y en a aussi qui n'ont pas fait leur travail, n'ont pas expliqué ce que cela impliquait d'être propriétaire. »

« On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés »

 

Mais le scepticisme des résidents s'explique surtout pour des raisons plus pragmatiques. Comme Elisabeth Hamze, propriétaire d'un appartement à Eléonore 2, nombreux sont les habitants qui craignent que l'OPAH n'oblige les copropriétaires à réaliser des travaux qu'ils n'ont pas les moyens, collectivement et individuellement, d'assumer. Pour, au final, des résultats incertains en terme d'économies d'énergie.

 

La copropriété Eléonore 2 a été bâtie au début des années 70. (photo CUEJ/Vincent Di Grande)

Gérard Berna, retraité et résident propriétaire à Eléonore 1.

Elisabeth Hamze, enseignante à la retraite et résidente propriétaire à Eléonore 1.

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Dominique Latzer, présidente du conseil syndical de la copropriété Eléonore 2.

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Les façades sont défraîchies et le béton abimé par endroits, mais l'état général des immeubles n'a rien d'alarmant pour des constructions datant des années 70. Les parties communes sont propres, entretenues, et ne portent aucune marque importante de dégradation. Pourtant, la Communauté urbaine de Strasbourg vient de décider d'intégrer les copropriétés Eléonore 1 et 2, avec quatre autres copropriétés de l'agglomération, à une Opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH).

 

En clair, l'Etat, via l'Agence nationale de l'amélioration de l'habitat (Anah), et la CUS vont verser des aides (sous forme de subventions ou encore de prêts) à ces deux copropriétés. Ces aides doivent permettre de réaliser des travaux de rénovation, en l'occurrence des travaux d'isolation. A terme, l'objectif est d'améliorer les performances énergétiques des logements et ainsi diminuer les charges de copropriétés. La décision a été entérinée en conseil de communauté le 27 janvier dernier.

 

Pour l'instant, l'OPAH n'en est qu'à ses prémices. Avant même de passer à la première étape, l'audit énergétique des bâtiments (une obligation légale depuis le Grenelle de l'environnement), il faut déjà établir des devis et choisir une entreprise pour réaliser cet audit.

 

Destinées à l'origine à l'habitat social, les OPAH ont depuis été étendues aux immeubles privés. Les OPAH « Copropriétés dégradées » sont un dispositif exceptionnel, réservés à des copropriétés connaissant de graves difficultés. La décision d'intégrer Eléonore 1 et 2 à ce dispositif est paradoxalement loin de faire l'unanimité parmi les habitants. Des habitants d'abord vexés du terme « dégradé ».

 

 

Les questions embarrassantes sur l'utilité de l'Eurocorps sont évacuées d'un laconique. "Je préfère ne pas me prononcer sur ce sujet."

Après une heure sans réelle réponse sur la vie quotidienne de la caserne, on nous permet de prendre des photos du site. "Seulement des cadrages serrés, pas de vue générale, ni de plaques d'immatriculations", précise le lieutenant Iara.

La suite de la visite se fait en compagnie du brigadier chef Hallez et du brigadier chef Pédailler. "Nos journées commencent à 7h45, souvent par du sport pour rester en forme. C'est pas obligatoire, mais c'est recommandé", explique le brigadier chef Hallez. 

Quant aux entraînements, ils ne sont pas quotidiens. Certains jours les militaires font de la paperasse. "Il n'y a pas de journée type à l'armée. Être militaire c'est savoir s'adapter !", poursuit le brigadier.

Une coopération pas toujours facile

Au centre de la place aux armes, les drapeaux des cinq nations sont tous hissés. Cela fait plusieurs années qu'il n'y a plus de levée des couleurs. "C'était difficile, car les traditions ne sont pas les mêmes. Par exemple pour les Français, la tradition est de s'arrêter lorsque nos couleurs sont hissées, même si nous sommes en voiture". Sur la base, les militaires conservent leurs uniformes nationaux et leur matériel.

Seul signe d'appartenance au bataillon : l'écusson de l'Eurocorps sur les bérets. Au détour d'un bâtiment, les deux brigadiers-chefs nous ouvrent les portes du local des équipements français. "Chaque militaire a dans son équipement une combinaison anti-radiation et un masque à gaz, pour faire face à toute éventualité ."

La visite au pas de course se poursuit par l'atelier de réparation des véhicules. Un garage singulier, où chaque nation a ses propres mécaniciens. Renault et Peugeot pour les Français. Mercedes et Volkswagen pour les Allemands. L'ambiance est bon enfant, au milieu des véhicules militaires, une voiture civile est en réparation. "Secret défense", s'exclame un mécanicien belge. "Tout ce que je peux dire, c'est que les meilleurs véhicules, ce sont les nôtres !"

Les deux heures de visite accordées sont écoulées, et on nous ramène vers la sortie. Sur le chemin, le brigadier chef Pédailler reconnaît quelques flottements dans l'organisation interne : "Chaque nation a ses propres règlements, c'est un peu compliqué parfois. Mais généralement ça fonctionne plutôt bien ".

La caserne propose aussi des activités ludiques, comme des cours d'anglais pour les militaires. La langue de Shakespeare est devenue la langue de travail entre les différentes nationalités. Mais à midi, lors de la pause déjeuner au Cercle de Mess, les tables se forment entre compatriotes : la coopération européenne a des limites.

Robert Gloy et Geoffrey Livolsi

 

Rien n'indique que les hauts bâtiments décrépis qui bordent l'avenue du Neuhof abritent la base militaire de l'Eurocorps. Aucun drapeau européen ni écusson ne vient rappeler au passant qu'il se tient à quelques mètres d'une base unique en France.

 

Une base encore plus discrète depuis que l'entrée de la caserne a été déplacée de l'avenue du Neuhof à la rue de Solignac, pour des raisons logistiques. Les camions touchaient régulièrement la voûte du bâtiment, et faisaient trembler le bureau du général.

 

Il est 10 heures, ce lundi matin, quand nous nous présentons au poste d'entrée de la base otanienne. Les mesures de sécurité se résument à un simple contrôle d'identité. Ni détecteur de métaux, ni fouille des sacs. Le capitaine Iara, chargé des relations avec la presse (française) qui nous accueille est censé nous faire découvrir la vie quotidienne de la caserne.

 

Ce jour-là, la base semble figée. Pas un militaire à l'horizon dans l'immense cour centrale balayée par un vent glacial. "Il y a plus de monde d'habitude, mais aujourd'hui avec ce froid, tout le monde est à l'intérieur", explique le capitaine. Des conditions climatiques proches de celles des montagnes afghanes où se trouvent depuis janvier 150 membres du bataillon, dans le cadre de la force internationale de l'Otan (ISAF).

 

 

Aucun signe de char d'assaut ou d'engins de combat sur l'aire de stationnement de la caserne. Uniquement des bus, des camions et des jeeps. "Sur la base vous ne trouverez que des véhicules de transports qui sont destinés aux entraînements. " La raison ? Le régiment du Quartier Lizé est un bataillon de soutien logistique à l'état-major, chargé du transport de matériel, des générateurs électriques, du ravitaillement en vivres et de la sécurité.

 

Une ambition européenne en Stand-by

 

Après trois quarts d'heure en compagnie du chargé des relations avec la presse, nous sommes amenés dans la "conference room". Sur le mur, deux pendules indiquent respectivement l'heure à Strasbourg et celle à Kaboul. Le capitaine D. C., qui souhaite conserver l'anonymat pour des raisons de sécurité, nous reçoit pendant quinze minutes. Son discours sur l'Eurocorps est bien rôdé.

 

"Nous constituons un des piliers de la future armée européenne, se complimente le capitaine. L'Eurocorps a pour vocation de commander jusqu'à 60 000 hommes sur le terrain. Nous sommes à la disposition de l'UE et de l'Otan". Pourtant, depuis sa création, l'Eurocorps n'a jamais été employé par l'UE lors de ses opérations extérieures.

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