Comment s’est construit l’habitat à Koenigshoffen ?
L’urbanisme dans ce quartier date du temps des Romains. Cet héritage est perceptible dans la trame parcellaire, celle des voiries. Le faubourg s’est vraiment métamorphosé avec le développement industriel au 19e siècle. Beaucoup d’entreprises se sont installées, telles la brasserie Gruber en 1855, avec des conséquences sur le bâti : des usines, des cheminées, des armatures métalliques, beaucoup de galeries souterraines pour le stockage de la glace... et des logements ouvriers. Au 20e siècle, pendant l’Entre-deux-guerres, l’activité de construction a témoigné des complexités alsaciennes et strasbourgeoises liées à l’alternance franco-allemande.
Sur la route des Romains cohabitent des barres, des immeubles collectifs avec des bâtisses plus anciennes. Est-ce leur apparition, plus tardive, qui explique la diversité architecturale du quartier ?
On a tendance à penser que la densité et la diversité urbaine sont liées aux grands ensembles des années 1960. Après la Seconde Guerre mondiale, le principal enjeu a été celui de la construction massive. Sont alors apparus des logements collectifs, voire de grands ensembles à Koenigshoffen. Mais plus que l’apparition de ces habitats, c’est l’accumulation des constructions, l’héritage historique et les modifications au fil des époques, qui expliquent la diversité. Quand on reconstruit, chaque petite parcelle est faite différemment, un peu plus grande, et ainsi de suite.
Les constructions récentes ne doivent-elles pas respecter certains critères pour s’inscrire, de manière cohérente, dans le paysage urbain ?
Les règles sont fixées par le plan local d’urbanisme, plus particulièrement par l’article 11 de son règlement qui traite de l’intégration paysagère, de l’insertion d’un projet dans son environnement. Pour autant, les juges répètent bien souvent qu’on ne peut pas refuser le permis de construire d’un collectif juste parce qu’il ne ferait « pas beau » à côté d’un immeuble ancien. Cela reste du domaine de l’esthétique, du subjectif. Si la Ville souhaite une faible densité urbaine, il faut que le règlement l'impose.
"Je travaille au centre socio-culturel, j’aide vraiment les gens, je suis utile et eux me le rendent en étant reconnaissants. Que ça soit avec un jeune difficile, un sportif, un mec qui a une vie pieuse, un père de 70 ans, un primo-arrivant, peu importe, je me sens bien avec tout le monde. Ce bien-être, je ne le trouverais pas dans un autre quartier parce qu’il faudrait que je recommence tout."
"Pour moi, rester là où on a grandi, c’est le mieux. Tout le monde se connaît ici, c’est pas une grande cité. Je pourrais partir, mais pour vivre dans une maison. Franchement, si c’est pour être dans un autre HLM, je préfère rester ici."
"J’ai des très bons souvenirs ici. Toute ma famille habite dans la cité, on se voit souvent. Mais je serais prêt à recommencer une nouvelle vie autre part. Moi, je veux avancer, pas rester cloîtré. Rester là, c’est stagner. C’est comme si j’avais pas évolué. Vivre et mourir au même endroit, c’est con."
Laurie Correia et Emma Conquet
Nourdine
31 ans
Célibataire, vit chez ses parents
Proches installés au Hohberg : sœur, frère