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Jacqui Burger, 54 ans, employé à Orexad-Lévy, Parc des Forges.     ©Loana Berbedj

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Mustafa Azimi, 23 ans, cuisinier dans le centre-ville de Strasbourg.     ©Fabien Albert 

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Le centre commercial Auchan et son parking. © Loana Berbedj

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Ginette Erb, 31 ans, vendeuse au magasin des Jardins de la Montagne Verte.     ©Loana Berbedj

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François Oberling, 51 ans, chargé de développement communication et vente de Libre Objet au Parc Gruber.     ©Loana Berbedj 

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Thierry Robert, 57 ans, responsable communication pour les Jardins de la Montagne Verte.     ©Hugo Bossard

Des murs colorés recouverts d’affiches et de post-it, des bureaux où se côtoient ordinateurs portables, mugs et déjeuners à réchauffer, des discussions animées qui résonnent jusque dans le couloir.  Ce pourrait être un open space comme les autres, à ce détail près que les bureaux sont installés au premier étage d’une ancienne tour militaire aujourd’hui inscrite au registre des monuments historiques. Érigée en 1392, la Tour du Schloessel servait de tour de guet pour défendre les faubourgs Ouest de la ville. Déclassé au 16ème siècle, le bâtiment fut converti en castel seigneurial avant d’être exploité en ferme. Il fut racheté en 1804 par le professeur de médecine Thomas Lauth qui lui ajouta un pavillon de plaisance et un portique à quatre colonnes. Rénovée par la Ville entre 2013 et 2016, la tour longtemps restée vide accueille désormais la maison du Parc naturel urbain (PNU). Les locaux du premier étage sont loués à des entreprises et associations parmi lesquelles le groupement Start-up de Territoire qui concentre de nombreux projets en lien avec la préservation de la biodiversité, l’économie collaborative et l’éco-citoyenneté.

 

Alhamid Azzin

 

Arrivé en France il y a près de cinquante ans, Alhamid Azzin, ancien ouvrier d’ArcelorMittal, a passé la majeure partie de sa vie au Hohberg.

Après un court passage à Marseille, il est venu avec sa famille s’installer dans le quartier en 1983. Les tours ont alors remplacé les casbahs et la pluie alsacienne le soleil marocain.

C’est ici aussi qu’il a décidé d’élever ses enfants avec sa femme. Ayant déménagé plusieurs fois dans différents immeubles de la cité, il connaît ses bâtiments par cœur. Ce septuagénaire se sent intimement attaché au Hohberg : "On a grandi ici, les enfants ont grandi ici. Même si maintenant je déménage ailleurs, il me restera toujours le souvenir du quartier, des gens qu’on connaît."

Habitant dans les logements sociaux de la cité, Alhamid Azzin est aujourd’hui fier que ses trois filles aient toutes pu s'acheter une maison dans la région. Quant à ses deux fils, c’est pour bientôt. Le dernier, âgé de 22 ans, habite encore le Hohberg.

Sa vie, il l’a aussi donnée à Solidarité culturelle, l’association de quartier qui s’appelait autrefois Solidarité culturelle maghrébine. Depuis ses débuts en tant que trésorier, il annote méticuleusement dans un petit carnet rouge toutes les recettes et les dépenses. Des fêtes aux carnavals, en passant par les tournois de foot et les grands rassemblements, Alhamid Azzin a contribué à créer une véritable ambiance de quartier.

Mais maintenant, ce n’est plus comme avant. Avec son ami Omar Ahaddaoui, autre membre historique de l’association, il déplore le manque d’investissement de la nouvelle génération et le peu de respect des jeunes pour le Hohberg. Qui va prendre la relève ? Alhamid Azzin l’ignore mais tant qu’il le pourra, il continuera à s’engager pour cette cité qu’il aime tant.

Orane Delépine

L'entrée du Parc des Forges 
©Aya Alkhiyari

 

La Zone Franche Urbaine : un atout majeur

 

Proudreed propose à ses clients des bâtiments clés en main standards. " Ces bâtiments sont construits bruts, puis on les adapte aux besoins du locataire. S’il veut une partie de stock et une partie de bureau, on crée une partie bureau et on laisse une partie de stock ", décrit Thomas Glatz. Les entreprises trouvent dans ce quartier un espace de travail adapté et des exonérations fiscales très avantageuses. Pour Christine Claude, gérante d’Arts et Matières, la création de la zone franche urbaine est un atout : "cela nous a permis de revenir sur Strasbourg, il y’avait l’opportunité d’aménager notre local comme on voulait. "
L’emplacement du Parc des Forges n’offre pas une vitrine importante. La plupart des entreprises présentes sur le site travaillent avec une clientèle précise et ne comptent pas sur leur visibilité pour attirer de nouveaux clients. " Ce sont des gens qui veulent quelque chose de bien spécifique qui viennent nous voir, si on voulait du trafic ce ne serait pas ici qu’on viendrait ", poursuit Christine Claude.

 

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