De la rue Tacite à la rue Sénèque, cela fait plus de 40 ans que la famille Foulouh vit dans la cité du Hohberg. Et les dernières générations n'ont pas l'intention de partir.
Sophie Piéplu et Macha Menu
D’autres incohérences sèment le doute. Durant la démolition des imprimeries prise en charge par Frank Immobilier pour quatre millions d’euros, 11 des 17 sondes de mesure du sol et des nappes (piézomètres) ont disparu. Le promoteur a déclaré le vol d’une palette de déchets contenant de l’amiante, mentionné dans un arrêté de mars 2010. Des documents concernant la réhabilitation et la dépollution du site demeurent inaccessibles. La CADA (Commission d’accès aux actes administratifs) a pourtant donné raison à l’association Koenigshoffen Demain qui les demandait. La préfecture reste sourde à ses appels alors que "l’autorité publique ne peut rejeter une demande portant sur une information relative à des 'émissions de substance dans l’environnement'" (article L.124-5 du Code de l’environnement).
Enfin, le récent avis favorable du Conseil d’Etat révèle une certaine défiance de la justice. "A ce jour, la justice semble nous dire qu’on n’a pas totalement tort", suggère Maître Maamouri, avocat de l’association.
D’autres incohérences sèment le doute. Durant la démolition des imprimeries prise en charge par Frank Immobilier pour quatre millions d’euros, 11 des 17 sondes de mesure du sol et des nappes (piézomètres) ont disparu. Le promoteur a déclaré le vol d’une palette de déchets contenant de l’amiante, mentionné dans un arrêté de mars 2010. Des documents concernant la réhabilitation et la dépollution du site demeurent inaccessibles. La CADA (Commission d’accès aux actes administratifs) a pourtant donné raison à l’association Koenigshoffen Demain qui les demandait. La préfecture reste sourde à ses appels alors que "l’autorité publique ne peut rejeter une demande portant sur une information relative à des 'émissions de substance dans l’environnement'" (article L.124-5 du Code de l’environnement).
Enfin, le récent avis favorable du Conseil d’Etat révèle une certaine défiance de la justice. "A ce jour, la justice semble nous dire qu’on n’a pas totalement tort", suggère Maître Maamouri, avocat de l’association.
Un projet qui ne fait pas l'unanimité
Né il y a plus de quinze ans, le projet prend enfin forme à Koenigshoffen. Mais les travaux commencés en janvier 2018 modifient la vie économique du quartier. Les commerces riverains du chantier ont vu leur chiffre d’affaires diminuer : le gérant du bar Au Poilu évoque une baisse de 30%. Chez Filiz Esthetique, on parle d’une perte de 40%. Le propriétaire de la boulangerie Aux Pains Rustiques Mustafa Turan précise quant à lui que son "chiffre d’affaires n’a pas pu augmenter avec les travaux". Il a racheté le commerce il y a un an, sans avoir eu d’informations sur le chantier qui allait se tenir devant sa porte.
En cause, le manque de places de stationnement. Le chantier empiète sur la route et les places de parking ont dû être supprimées pour ne pas gêner la circulation des voitures. Les clients ne peuvent donc plus s’arrêter devant les commerces pour faire leurs achats. "Tous les clients se plaignent des travaux. Ils tournent au moins trois ou quatre fois pour trouver une place. Ça les démotive", explique Esra Ucar, gérante de Filiz Esthetique. Chez Aux Pains Rustiques, l’un des clients explique avoir été verbalisé deux fois pour stationnement gênant en seulement trois jours. "Si les clients prennent des PV, ils ne viennent plus", souligne Mustafa Turan.
Les travaux impactent aussi directement les commerces. C’est le cas pour la Pharmacie du Soleil dont le chantier rend difficile l’accès pour les personnes âgées ou handicapées, ou encore pour le bar Au Poilu dont la terrasse est restée inutilisable en octobre. "Pendant trois semaines, ils ont creusé dans ma terrasse, et je n’ai pas vu grand monde travailler dessus", précise le gérant.