Papier Gâchette continue aujourd’hui son activité au 6 rue du Rempart, dans un local mis à disposition contre un loyer symbolique par la mairie. D’autres anciens habitants ont trouvé leur place dans les ateliers du parc Gruber, en toute légalité. Quid de l’héritage ? Eric Schultz regrette que la Ville “ne suive pas ces expériences alternatives comme ce qui se fait à Paris ou à Lyon”. Il compare ce qu’il s’est passé au 2 route des Romains à la création du Molodoï et de la maison Mimir. L’élu vert critique une politique “d’abord répressive avant d’être inclusive”.
Isabelle se souvient : “C’était un endroit intéressant car tout était possible, pas besoin de répondre à une exigence. Ce genre d’endroit te donne du temps et de l’espace, c’est fondamental. Et quand tu as une idée, ça devient possible.” Jusqu’à réparer son bateau ou souder six vélos ensemble, juste pour voir ce que ça donne.
* Le prénom a été modifié.
Une tour historique réanimée, des sentiers le long du canal de la Bruche, des jardins partagés, le Parc naturel urbain (PNU) prend diverses formes dans le sud de Koenigshoffen. Associations, résidents et institutions se mobilisent autour du projet initié en 2010 par l’Eurométropole. Ramener de la nature dans la ville, du lien social dans le quartier, de l’intérêt pour le patrimoine chez les habitants, tel est le défi.
" C’est un quartier dans Koenigshoffen.
La transformation de la zone offre une nouvelle vitalité. C’est un nouveau quartier "
Salles de sport, supermarché, restaurants, crèches, le Parc des Forges est un espace de vie. Les salariés se restaurent sur place. Cependant, il est isolé de Koenigshoffen. " C’est un nouveau quartier, la transformation de la zone offre une nouvelle vitalité ", se réjouit Jacqui Burger, employé d’un magasin d’outils situé dans la zone économique depuis 38 ans. Proudreed a construit de nouveaux accès qui ne profite qu’aux sociétés basées au début du Parc des forges. Une rue a même été débaptisée ce qui a rendu la localisation de certaines entreprises difficile voire impossible sur GPS.
Aya Alkhiyari et Maxime Arnoult
Dans ce lieu singulier, la parole est rare. Peu de locataires acceptent de se confier sur leur parcours ou leur vision du quartier. La plupart ne le veulent pas, par crainte de perdre le peu qu’il leur reste. Certains ne le peuvent pas, bloqués par la barrière de la langue. Pour Movsar, résident d’origine tchétchène ayant obtenu l’asile politique, la peur de s’exprimer est criante. "Je ne veux pas avoir de problèmes", martèle-t-il avec insistance. Dans ce bâtiment, se côtoient des habitants originaires du monde entier : Maliens, Camerounais, Sénégalais, Algériens, Marocains, Erythréens, Afghans, Russes...
Chaque mercredi après midi, une dizaine d'enfants se rejoignent dans la salle d'haltérophilie de l'ASPTT. Au programme de leur entrainement : éducation posturale, et apprentissage des gestes de bases. Certains d'entre eux ont déjà des rêves de grandeur.