Mise en veilleuse
“De moins en moins de personnes viennent aux réunions”, se désole Vincent Schitlzer. Début 2018, le vice président de l’association est parti mener son activité de bijoutier en Allemagne. La braderie organisée tous les ans n’aura plus de nouvelles éditions par manque d’intérêt des clients. Son coût devenait de plus en plus important pour l’association notamment à cause des frais de sécurité. “Nous avons été obligé de mettre l’association en veilleuse car il y a un manque de volonté de la part des commerçants”, explique-t-il : “Il faut que tout le monde soit acteur du quartier”. Vincent Schitlzer souhaite apporter quelque chose à la vie du quartier : “Nous voulons créer une cohésion pour les habitants et trouver un dynamisme”.
Espoir
Le président ne veut pas perdre espoir et veut continuer à faire vivre son association. Il espère que cette pause permettra de redynamiser l’activité commerçante à Koenigshoffen. “Nous menons une réflexion autour de l’association, les bases sont là et nous ne voulons pas d’une mort certaine comme l’association des commerçants de Schiltigheim”, affirme-t-il. “L’arrivée imminente du tramway dans le quartier pourra donner lieu à l’installation de nouveaux commerçants et permettre à l’association de trouver un nouveau souffle” espère avec optimisme le président.
Pauline Boutin
Une autre élève continue de peindre un loup aux reflets bleus. "Cela fait cinq mois que je travaille dessus, mais je peins très lentement", confie-t-elle. Calme et sereine, elle tapote des touches de blanc sur sa toile en faisant glisser le pinceau très légèrement. "Il faut savoir s’arrêter, tu vas trop nuancer tes couleurs avec ce blanc", lui conseille Laurence Bernecker. Toujours bienveillante, cette passionnée de peinture est ravie de pouvoir vivre de ses cours. Assistante de l’ancienne professeure pendant huit ans, elle a désormais repris le flambeau des ateliers au CSC.
Aujourd’hui, l’association peine à exister : “Nous avons des difficultés à coordonner l’activité commerciale”, avoue son président. Le nombre d’adhérents ne cesse de baisser depuis plusieurs années et les divers événements organisés sont pour la plupart à l’abandon. Le président explique que les commerçants ne trouvent plus d’intérêt à adhérer : “Certains ne cotisent que dans le but d'y trouver une rémunération commerciale".
Jérôme Flury, Marine Godelier, Robin Magnier
"Ici, c’est plus familial"
"Ils sont beaucoup mieux ces visages Chantal", encourage Laurence Bernecker, qui s’est désormais tournée vers la deuxième pièce. Ici, quatre femmes sont cachées derrière leur chevalet. Au fond à droite, Chantal Gaessler 62 ans, se concentre sur les visages de ses deux nièces. Cela fait déjà six mois qu’elle travaille ce tableau : "D’habitude je mets trois à cinq mois pour peindre un tableau. Mais celui-ci est particulier, j’ai la pression, je veux qu’il soit parfait", confie-t-elle, en esquissant un sourire. Passionnée de peinture depuis toujours, cette retraitée a déjà peint une cinquantaine de toiles et est inscrite à l’atelier depuis vingt ans. Durant sa carrière au rectorat, un professeur de dessin lui a conseillé de prendre des cours à l’université populaire. "Ici c’est plus familial" confie-t-elle. Cet aspect chaleureux est très important pour les élèves. Dès son premier cours de peinture, Daniel est d’ailleurs soutenu par son camarade d’en face, qui lui prête son livre Le nuancier du peintre. Le novice en a besoin : "Je suis daltonien, et étant nouveau, j’ai du mal à créer des mélanges de couleurs." Il distingue les couleurs primaires, mais pas toujours les couleurs pâles. Aujourd’hui, cet habitant de Eckbolsheim a appris à peindre le fond de son tableau et à poser les lignes de fuite sur sa toile.
Les autres élèves se connaissent déjà depuis plusieurs mois ou années et aiment se retrouver le mardi ou le vendredi soir. Un rendez-vous primordial pour Béatrice, 70 ans passés. Ayant subit un accident, celle-ci a vu sa mobilité réduire et est sujette à des tremblements des mains. Laurence Bernecker lui a proposé de reproduire une toile abstraite, sans trop de détails. Béatrice peint sans chevalet, la toile posée sur la table afin de stabiliser sa main. A la fin de la leçon, une employée du CSC vient la chercher, et l’amène devant la voiture qui l’attend. Il est 16h15, tubes, toiles, et pinceaux retrouvent leur boîte jusqu’à la prochaine séance.