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L'eau sous très hautes tensions

22 mars 2018

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Du Maroc au Kazakhstan, la ressource en eau est faible et surexploitée. Les tensions sont nombreuses. Les traités internationaux tentent de réguler les cas les plus critiques.

Licences : le parcours du combattant

22 mars 2018

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Le système universitaire est arrivé à bout de souffle. Alors que les effectifs croissants deviennent ingérables, moins d'un tiers des étudiants obtiennent leur licence en trois ans. Le 8 mars 2018 a été promulguée ...

Panser la dépendance

22 mars 2018

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La France est aujourd'hui confrontée à un problème de taille : celui du vieillissement de la population, et des conséquences économiques qu'il entraîne. La France sera-t-elle en mesure de s'occuper de ses aînés ...

Les pays riches bien installés au sommet de l'Olympe

22 mars 2018

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Tous les deux ans, les Jeux olympiques offrent la possibilité à des athlètes du monde entier de briller sur la scène internationale, devant des millions de téléspectateurs. Mais derrière cette vitrine se cache une ...

« Il y a plusieurs obstacles pour se lancer de l’autre côté du Rhin, analyse Uwe Baumann, mentor du programme Black Forest Accelerator à Lahr. Quand on n’est pas familiarisé avec le cadre juridique, politique et culturel de l’autre pays, cela peut avoir un effet déstabilisant. Et avoir des compétences dans les deux langues est vraiment important. » Pourtant, même si Frédéric Munch prévoit de rafraîchir son allemand scolaire, il ne pense pas que ce soit un frein à son succès. « Heureusement, les Allemands sont beaucoup moins réticents à parler l’anglais, comparé aux Français. »

Pour Raphael Baumert et sa sœur Veronika, 23 ans, le numérique est devenu indispensable. Mais comment cela évoluera-t-il si le prix du lait continue à baisser ? « On est encore très jeunes, ma sœur et moi. On aimerait travailler encore quarante ans dans ce métier. Mais avec les prix actuels, il faut qu’on réfléchisse à d’autres alternatives », déplore Raphael Baumert. Il y a quelques jours, leur acheteur de lait s’est déclaré en faillite. En retrouver un est une démarche difficile. « Aucun autre acheteur ne voulait de notre lait. Ils sont déjà contents lorsqu’ils arrivent à vendre le leur. Même les grandes chaines, bien visibles dans nos supermarchés, n’achètent plus de nouvelles productions. » Les Baumert ont finalement retrouvé un acheteur trois jours plus tard, mais c’est une solution temporaire.  « Il l’a acheté pour 27 centimes le litre, et il fallait encore payer le transport. A la fin, il ne restait que 20 centimes. Ce n’est pas possible de gérer une entreprise à un tel prix. »

Ferdinand Moeck

Sophie Motte, Léa Schneider, Kévin Brancaleoni

Au lycée Émile Mathis de Schiltigheim, Louis, élève de première en bac professionnel « métiers de la sécurité », est conquis : « Les ordinateurs m'aident vraiment pour travailler. Dans le domaine dans lequel j'étudie, cela me permet d'avoir une plus grande autonomie. » À la sortie du lycée privé épiscopal Saint-Etienne, à Strasbourg, le son de cloche est le même. « Cela nous facilite vraiment la vie quand, comme moi, on n'est pas très organisée, confie Auriane, en seconde générale. Désormais, tous mes cours sont au même endroit et ça m'évite de perdre des feuilles, d'oublier des cours. » Pour son enseignant Marc Spitzer, « le numérique permet une plus grande réactivité, et d'enrichir les cours avec des applications cartographiques ou des vidéos. » Grâce à la discussion instantanée, la communication professeur-élèves s'améliore. Décaler l'horaire d'un cours peut désormais se faire en quelques minutes. Pour le professeur de culture religieuse, le numérique doit néanmoins ne rester qu'un outil pédagogique parmi d'autres : « Je continue de donner des cours classiques avec un papier et un stylo. Mais cette expérimentation me permet de mieux préparer les élèves au post-bac. »

Le matériel informatique n'allège pas toujours les cartables

Certains pointent, en revanche, les effets négatifs de la mesure. Du côté des élèves, difficile de ne pas être tenté par les distractions que propose un accès permanent à Internet. « On est constamment distraits, on a envie de jouer et de faire autre chose, regrette Auriane. En faisant un partage de connexion avec notre téléphone, on peut contourner facilement le logiciel qui bride notre connexion Internet à l'intérieur du lycée. » Pour M. Slimane, professeur d'économie, droit et gestion au lycée Émile Mathis de Schiltigheim, il est inconcevable de passer son temps à regarder par-dessus l'épaule des ses étudiants pour vérifier ce qu’ils font : « Je refuse d’être réduit à ça, je n’ai pas fait toutes ces études pour passer mon temps à les fliquer ». L'argument clé invoqué par la région pour l'abandon des manuels scolaires papier est l'allègement des cartables. Mais le résultat est encore mitigé. Le fait que de nombreux professeurs refusent d'appliquer la mesure contraint la plupart des élèves à continuer de porter, en plus de leur matériel informatique, des cahiers, une trousse et parfois des polycopiés. 

Cette réforme « lycée 4.0 » permet à l'Education nationale de se mettre à jour avec les évolutions technologiques. Mais elle laisse apparaître de grandes disparités dans sa mise en place entre lycées privés et lycées publics. Les seconds ont enchaîné les soucis techniques depuis le lancement en septembre : bugs informatiques que ni professeurs, ni élèves n'arrivent à résoudre, problème de connexion wifi dans certains bâtiments, sauvegardes perdues... M. Slimane va jusqu'à parler « d'improvisation »  : « Nous, les professeurs, n'avons pas été formés. Des réformes, j’en ai vu des vertes et des pas mûres en trente-deux ans de carrière, mais celle-là... On m’a annoncé le 6 juillet dernier que le lycée passait au tout-numérique, j’ai dû entrer en catastrophe les références des manuels dans le système pour qu’on les ait en version numérique à la rentrée… Certains éditeurs ont joué le jeu, mais pas tous. Pour les manuels qui n’ont pas été convertis, j’en suis réduit à faire des photocopies. J’ai fait les deux tiers du programme comme ça. »

Olivier O'Keef, représentant de parents d'élèves (FCPE) du lycée public Bartholdi de Colmar, fait le même constat : « Il y a un réel problème d’organisation. » Lors d'une réunion, début mars, les parents se sont rendu compte que de nombreux dysfonctionnements persistaient : les élèves qui n'ont pas acheté les ordinateurs de la Région sont pénalisés par les difficultés de compatibilité de certains logiciels.

« Un logiciel de surveillance nous donne accès à ce qu'ils font »

Le lycée privé épiscopal Saint-Etienne semble mieux préparé. Depuis trois ans, une classe expérimentait le numérique. Il a donc été plus facile de s'adapter. Pour équiper tout l'établissement de bornes wifi, le lycée a déboursé 100 000 euros. Et a passé un marché contraignant avec l'entreprise Microsoft : les secondes (les seuls pour l'instant à bénéficier du programme) sont obligés de louer à l'année leur tablette, un modèle qui vaut entre 1 000 et 2 000 euros dans le commerce. Les parents n'ont pas la possibilité d'acheter la tablette. Ils doivent débourser 30 euros par mois et devront payer encore si, à la fin de la terminale, ils souhaitent la garder. Pour Marc Spitzer, « le fait que ce ne soit pas leur propre tablette nous donne un droit d'accès à ce qu'ils font. Grâce à un logiciel que l'informaticien de l'établissement installe, les professeurs peuvent surveiller sans se déplacer ce que font les élèves sur leur ordinateur. Brider les tablettes nous permet de garder le numérique comme outil et qu'il ne se transforme pas en un élément de distraction », avance Marc Spitzer.

Encore faut-il en avoir les moyens. Car l'expérimentation exclut ceux qui n'ont pas les revenus nécessaires pour s'équiper. Pour Olivier O'Keef, « le numérique comme outil pédagogique devrait être gratuit pour tout le monde. Le principe de l’école gratuite n’existe plus avec ce système et c’est une faute grave. La région devrait revoir sa politique.» En attendant, certains en sont réduits à lire leur manuel sur leur écran de smartphone.

« Un logiciel de surveillance nous donne accès à ce qu'ils font »

Le lycée épiscopal Saint-Etienne semble mieux préparé. Depuis trois ans, une classe expérimentait le numérique. Il a donc été plus facile de s'adapter. Pour équiper tout l'établissement de bornes wifi, le lycée a déboursé 100 000 euros. Et a passé un marché contraignant avec l'entreprise Microsoft : les secondes (les seuls pour l'instant à bénéficier du programme) sont obligés de louer à l'année leur tablette, un modèle qui vaut entre 1 000 et 2 000 euros dans le commerce. Les parents n'ont pas la possibilité d'acheter la tablette. Ils doivent débourser 30 euros par mois et devront payer encore si, à la fin de la terminale, ils souhaitent la garder. Pour Marc Spitzer, « le fait que ce ne soit pas leur propre tablette nous donne un droit d'accès à ce qu'ils font. Grâce à un logiciel que l'informaticien de l'établissement installe, les professeurs peuvent surveiller sans se déplacer ce que font les élèvent sur leur ordinateur. Brider les tablettes nous permet de garder le numérique comme outil et qu'il ne se transforme pas comme un élément de distraction pour nos élèves », avance Marc Spitzer.

Encore faut-il en avoir les moyens. Car l'expérimentation exclut ceux qui n'ont pas les moyens de s'équiper. Pour Olivier O'Keef, « le numérique comme outil pédagogique devrait être gratuit pour tout le monde. Le principe de l’école gratuite n’existe plus avec ce système et c’est une faute grave. La région devrait revoir sa politique.» En attendant, certains en sont réduits à lire leur manuel sur leur écran de smartphone.

Sophie Motte, Léa Schneider, Kévin Brancaleoni

Au lycée Émile Mathis de Schiltigheim, Louis, élève de première en bac professionnel « métiers de la sécurité », est conquis : « Les ordinateurs m'aident vraiment pour travailler. Dans le domaine dans lequel je travaille, cela me permet d'avoir une plus grande autonomie. » À la sortie du lycée privé épiscopal Saint-Etienne, à Strasbourg, le son de cloche est le même. « Cela nous facilite vraiment la vie quand comme moi on n'est pas très organisée, confie Auriane, en seconde générale. Désormais tous mes cours sont au même endroit et ça m'évite de perdre des feuilles, d'oublier des cours. » Pour son enseignant Marc Spitzer, « le numérique permet une plus grande réactivité, et d'enrichir les cours grâce à des applications cartographiques ou des vidéos. » Grâce à la discussion instantanée, la communication professeur-élèves s'améliore. Décaler l'horaire d'un cours peut désormais se faire en quelques minutes. Pour le professeur de culture religieuse, le numérique doit  néanmoins ne rester qu'un outil pédagogique parmi d'autres : « Je continue de donner des cours classiques avec un papier et un stylo. Mais cette expérimentation me permet de mieux préparer les élèves au post-bac. »

Le matériel informatique n'allège pas toujours le cartable

Certains pointent, en revanche, les effets négatifs de la mesure. Du côté des élèves, difficile de ne pas être tenté par les distractions que propose un accès permanent à Internet. « On est constamment distraits, on a envie de jouer et de faire autre chose, regrette Auriane. En faisant un partage de connexion avec notre téléphone, on peut contourner facilement le logiciel qui bride notre connexion internet à l'intérieur du lycée. » Pour M. Slimane, professeur d'économie, droit et gestion au lycée Émile Mathis de Schiltigheim, il est inconcevable de passer son temps à regarder par-dessus l'épaule des ses étudiants pour vérifier ce qu’ils font : « Je refuse d’être réduit à ça, je n’ai pas fait toutes ces études pour passer mon temps à les fliquer ». L'argument clé invoqué par la région pour l'abandon des manuels scolaires papier est l'allègement des cartables. Mais le résultat est encore mitigé. Le fait que de nombreux professeurs refusent d'appliquer la mesure contraint la plupart des élèves à continuer de porter, en plus de leur matériel informatique, des cahiers, une trousse et parfois des polycopiés. 

Cette réforme « lycée 4.0 » permet à l'Education nationale de se mettre à jour avec les évolutions technologiques. Mais elle laisse apparaître de grandes disparités dans sa mise en place entre lycées privés et lycées publics. Les seconds ont enchaîné les soucis techniques depuis le lancement en septembre : bugs informatiques que ni professeurs, ni élèves n'arrivent à résoudre, problème de connexion wifi dans certains bâtiments, sauvegardes perdues... M. Slimane va jusqu'à parler « d'improvisation »  : « Nous, les professeurs, n'avons pas été formés. Des réformes, j’en ai vu des vertes et des pas mûres en trente-deux ans de carrière, mais celle-là... On m’a annoncé le 6 juillet dernier que le lycée passait au tout-numérique, j’ai dû rentrer en catastrophe les références des manuels dans le système pour qu’on les ait en version numérique à la rentrée… Certains éditeurs ont joué le jeu, mais pas tous. Pour les manuels qui n’ont pas été convertis, j’en suis réduit à faire des photocopies. J’ai fait les deux tiers du programme comme ça. »

Olivier O'Keef, représentant de parents d'élèves (FCPE) du lycée public Bartholdi de Colmar, fait le même constat : « Il y a un réel problème d’organisation. » Lors d'une réunion, début mars, les parents se sont rendu compte que de nombreux dysfonctionnements persistaient : les élèves qui n'ont pas acheté les ordinateurs de la Région sont pénalisés par les difficultés de compatibilité de certains logiciels.

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