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© Alizée Grides et Mathis Nicod-Frey 

© Samuel Rigolier et Joris Schamberger

L’avènement des transports ferroviaires et routiers, au lendemain de la Première Guerre mondiale, entraîne la fin de l’exploitation des canaux à partir de 19258. Aujourd’hui le canal de la Bruche s’est envasé et aminci. Certains y viennent toujours chercher une évasion hors de la ville, le temps d’une balade le long de la piste cyclable.

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La samedi, entre 1 000 et 2 000 clients viennent se fournir au Pro-Inter historique de la Montagne-Verte. © Mathis Nicod

Après la fermeture d'Auchan, les deux Pro-Inter seraient les seuls supermarchés du quartier. Une possible aubaine pour la chaîne qui pourrait récupérer de la clientèle. Pas sûr que tous les clients d'Auchan aillent chez la concurrence. "Ce n’est pas la même chose, pas les mêmes produits qu’à Pro-Inter", selon Madansing, un retraité habitant la route de Schirmeck depuis seize ans, qui venait toutes les semaines faire ses courses à Auchan.

Les spéculations sur l’avenir des 4 500 m2 de surface de vente du magasin et du parking attenant vont bon train :  extension du parking, construction de logements,  installation d’un supermarché plus petit... Rien n’a encore été décidé, selon François Desrues, directeur de territoire à la mairie de Strasbourg, en charge de la Montagne-Verte. Le promoteur immobilier Vinci serait en lice pour le rachat du terrain en vue de la construction de logements. Pour François Desrues cela pourrait aussi être l’occasion de moderniser et d’étendre l'activité de la gare du Roethig en créant un lien entre les trains et le réseau de la compagnie des transports strasbourgeois. Ce scénario n’est pas au goût de tout le monde. "Ce serait bien qu’ils en profitent pour remettre de la verdure plutôt que de rebétonner", suggère une habitante.

© Messaline Hamon et Paul Marcille

La Montagne-Verte a vu fleurir une deuxième enseigne début 2023, au 269 route de Schirmeck. Le modèle est éprouvé : produits importés, large boucherie au fond du magasin. Derrière la vitrine d’environ 15 mètres de long s’affairent trois bouchers.

Sur le parking, Samira, aide-soignante venue des Poteries, charge son coffre de deux cabas pleins : "C’est moins cher que les grandes surfaces, et nous on mange halal. En plus il y a des promos si on achète de la viande en gros". "On doit faire le calcul tout le temps", lâche Dani, venu de Lingolsheim. Le paysagiste, barbe rasée de près et bonnet jaune sur la tête a deux garçons de 13 et 15 ans à nourrir. Lui aussi vient à Pro-Inter pour les tarifs attractifs. Mais à la sortie, il montre son ticket en faisant grise mine : 90 euros pour deux sacs plastiques pleins. Hakim confirme : "Pro-Inter, c'est comme tout, c'est devenu cher. Surtout que moi, si je fais un barbecue, je n’y vais pas, je préfère les bonnes merguez du traiteur."

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Un ouvrier tire sa barque sur le Canal de la Bruche. À l’arrière, un batelier corrige la direction. © Kiefer André, La Montagne Verte. 

"Je suis très triste, c’est mon magasin préféré. Ils avaient un rayon sans gluten et ma fille ne mange que ça", déplore Imma Rosiello, une autre habituée.

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