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Deuxième chance en France
C’est donc un texte avec moins d’envergure qui va être soumis dans les deux prochaines semaines à l’approbation du Conseil de l’Union européenne, réunissant les ministres de chaque État membre. Du côté de l’Hexagone, les partisans de la visite médicale comptent sur le gouvernement Attal pour mettre le sujet à l’agenda parlementaire. 59% des français seraient favorables à la visite médicale obligatoire, avance un sondage Ifop.
Aryel Camus et Arthur Guillamo
Selon elle, il y a surtout urgence à rénover les infrastructures routières dégradées, favorisant les accidents. Une alternative qu’elle considère « plus efficace qu’une visite médicale qui va ostraciser des conducteurs ».
La question des seniors au coeur du débat
« Ce vote est une déception, une occasion manquée », a regretté Dominique Riquet (Renew, libéraux). Les eurodéputés de la droite se sont félicités d’avoir fait tomber à l’eau une mesure stigmatisant d’après eux les conducteurs les plus âgés. Jean-Paul Garraud (ID, extrême-droite) avait dénoncé « des mesures infondées, discriminatoires, liberticides et anti-juridiques ».
Les seniors sont davantage sujets à des problèmes de santé et donc à un éventuel retrait du permis. Les critiques ont pointé l’isolement que pourrait entraîner une telle décision, principalement dans les milieux ruraux où l’alternative à la voiture se fait rare. La porte-parole de la ligue de défense des automobilistes, Alexandra Legendre se réjouit elle aussi de l’abandon de visite médicale obligatoire. Elle la juge complètement irréalisable : « On sait que cette mesure n’aurait pas été applicable en l’état. Cela demande des moyens très importants de médecins et aucune alternative n’était prévue pour contrebalancer cette décision, notamment pour les transports publics ».
Les eurodéputés sont encore victimes d’espionnage
Des logiciels malveillants ont été découverts récemment sur le téléphone d’eurodéputés. Le plus connu d’entre eux : Pegasus. Une arme espionne développée par la société israélienne NSO capable d’accéder aux fichiers, messages, photos et appels téléphoniques. Les dernières attaques, ciblant des eurodéputés détenteurs d’informations relatives à la sécurité et aux armes livrées en Ukraine, ont suscité une forte inquiétude et de la colère chez les parlementaires. Le 27 février, ils ont eu l’occasion de pointer l’inaction de la Commission européenne. « Il faut que l’on soit protégé par des lois. Quand allez-vous enfin agir ? » s’est emporté l'eurodéputé Giorgos Georgiou (The Left, extrême-gauche).
Ce qui agace, c’est que la Commission ne fait toujours rien malgré les requêtes répétées pour un meilleur encadrement législatif ainsi qu’une protection plus performante. « Encore une fois des eurodéputés ont été espionnés et nous débattons encore une fois de ce que devrait faire la Commission », a lâché d’un air las Hanne Heide (S&D, sociaux-démocrates). « Nous avons déjà demandé à plusieurs reprises que des mesures soient prises et de suivre les recommandations des parlementaires », a-t-il poursuivi.
Des contrôles réguliers de téléphones d’eurodéputés ont été mis en place, ce qui avait permis de découvrir les logiciels espions. Mais à trois mois des élections, cela ne suffit plus. Un audit interne consulté par POLITICO avance que la cybersécurité du Parlement européen « n’a pas encore répondu aux normes de l’industrie et n’est pas tout à fait conforme au niveau des menaces. »
Aryel Camus
Les débats incertains sur l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza
Le mardi 27 février, les eurodéputés ont débattu sur la situation dans la bande de Gaza. Ils sont revenus en particulier sur la polémique autour de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Israël accuse en effet douze de ses membres d’être impliqués dans les attentats du 7 octobre.
L’agence onusienne dépend fortement de l’Union européenne (UE) qui est sa principale donatrice. Entre 2021 et 2023, celle-ci lui a versé 281 millions d’euros. Suite aux accusations israéliennes, la Commission européenne a donc demandé l’ouverture d’une enquête pour décider de l’éventuelle suspension du financement de l’UNRWA. Sept États européens - dont la France, l’Italie et l’Allemagne - ont déjà interrompu leur contribution. Une décision saluée par l’eurodéputée belge Assita Kanko (ECR, conservateurs) qui a appelé de ses vœux « l’arrêt des financements et la création d’une nouvelle agence pour l’aide humanitaire à Gaza ».
Inflation alimentaire et colère agricole : deux faces d’une même pièce
Depuis 2022, les prix de l’alimentation ont flambé en Europe. Dans le même temps, les agriculteurs n'ont eu de cesse de dénoncer la faiblesse persistante de leurs revenus. C’est donc dans une ambiance tendue que les députés européens ont débattu, ce lundi 26 février, des politiques à mettre en place pour lutter contre l’inflation et apaiser la colère agricole. Un dialogue de sourd s’est installé au Parlement européen, où chacun y est allé de sa propre analyse.
Pour certains, ce sont les intermédiaires qui provoquent l’inflation alimentaire tandis que pour d’autres, la faute revient à la politique environnementale de l’Europe. « Le prix du blé et des céréales n’a jamais été aussi bas. Il y a forcément un acteur intermédiaire qui s’en met plein les poches ! », a déclaré Herbert Dorfman (PPE, droite), peu avant la prise de parole de son confrère, Jorge Buxadé Villalba (ECR, conservateur), qui a qualifié le Pacte vert de « plan de licenciement massif ». À gauche de l’hémicycle, les députés demandent plutôt une révision de la politique commerciale de l’Union européenne. Pour Luke Ming Flanagan (The Left, extrême gauche), « les causes profondes de l’inflation en Europe, c’est la mondialisation », qui est responsable, selon lui, de la concurrence déloyale des importations.
La Commission européenne doit annoncer de nouvelles mesures pour soutenir l’agriculture en mars.
Athénaïs Cornette
Bilan annuel de la BCE : les eurodéputés en attendent plus
Christine Lagarde était au centre des critiques ce lundi 26 février à Strasbourg. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) présentait son bilan annuel au Parlement européen, dans un contexte d’inflation persistante. Les eurodéputés ont estimé que la BCE ne tenait pas son cap pour atteindre les 2% à moyen terme, ce qui constitue pourtant sa principale mission. En janvier, les prévisions annuelles d’inflation de la zone euro s’établissaient à 2,8%, contre 2,9% en décembre dernier. Un an plus tôt, l’inflation était de 8,6%. Une baisse significative mais toujours insuffisante pour les parlementaires.
Prenant le cas particulier de son pays, la Roumanie, ayant le taux d’inflation le plus élevé de la zone euro, l’eurodéputée Maria Grapini (S&D, sociaux-démocrates) a rappelé le poids qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages : « L'inflation n'a pas été contenue. Il y a trop de citoyens pauvres qui ne peuvent même pas se permettre d'acheter du pain. Nous demandons des résultats. »