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Quelles sont les pathologies les plus récurrentes et comment s’expliquent-elles ?
Le trouble le plus fréquent et le plus caractéristique est le stress post-traumatique. C’est l’effet d’un choc après un événement traumatisant. En Jordanie, ce choc est renforcé par un sentiment d’impuissance. Certains patients sont prêts à partir à la guerre mais ne le peuvent pas. C’est très difficile de raisonner ce type de comportement.
Des symptômes d’anxiété se développent aussi dans cette période de forte incertitude. Comme pendant la période du Covid-19, les gens ne savent pas ce qu'il se passe, ils n’arrivent plus à se projeter.
Quels symptômes avez-vous vu apparaître chez vos patients ?
Ce qu’il s’est passé après le 7 octobre a lourdement affecté la santé mentale des Jordaniens. La hotline de l’association a été saturée d’appels. D’un coup, nous avons été confrontés à beaucoup de patients avec des problèmes de sommeil, d’alimentation et de socialisation. J’ai un patient qui a recommencé à fumer, qui n’allait plus faire ses courses : il était branché toute la journée sur les informations. Il y en a aussi qui annulent des événements car ils se sentent coupables de célébrer alors que leurs proches vivent une guerre.
La guerre à Gaza a mis un gros coup au moral des Jordaniens. Le psychologue Moh’d Shoqeirat, membre de l’association des psychologues de Jordanie, raconte les conséquences du conflit sur la santé mentale de la population.
Un gain de temps et d’argent. « Les femmes des quartiers pauvres sont celles qui font le plus face aux fuites. Les réparations prennent du retard parce qu’il leur faut du temps pour rassembler de l’argent et ainsi appeler un plombier. » Depuis 2014, l’association a formé plus de 2 000 personnes. Tahani Chatti espère avoir permis à ces femmes de gagner en confiance, comme cela a été le cas pour elle : « Je ne sais pas si les autres sont fiers de moi, mais moi, je le suis. »
Adélie Aubaret
Pauline Beignon