19 octobre 2012
Depuis les débuts des travaux pour la rénovation du quartier, le stationnement pose problème. Le système de stationnement va être repensé. Mais en attendant, c'est un peu l'anarchie sur les trottoirs des mailles.
Parmi les chantiers du Plan de rénovation urbaine (PRU), figure la restructuration de la voirie. Grands trottoirs pour les piétons, pistes cyclables et mise à double sens des principales artères. Un projet qui ravit la grande majorité des riverains de Hautepierre. Pourtant, depuis le début de la plus grande phase des travaux, l'optimisme concernant le projet final a disparu. Ont pris place colère, ras-le-bol et exaspération.
Il faut dire que circuler dans les rues du quartier, aussi bien en voiture qu'à pied, n'a actuellement rien du nirvana. Pour arriver à bon port, les piétons doivent faire preuve d'agilité et de dextérité. C'est souvent le slalom entre les voitures stationnées sur les trottoirs qui s'impose. Quand il ne faut pas tout simplement marcher sur la route, avec les dangers que cela comporte. Le problème est d'autant plus important pour les poussettes et personnes à mobilité réduite. Le constat est clair : certains endroits leur sont quasiment inaccessibles.
Florilège de stationnements sauvages dans les mailles Karine et Catherine, les plus touchées par les travaux du PRU. (Photos CUEJ/Thibaud Métais)
Mais, ni les piétons, ni les cyclistes n'accusent directement les automobilistes qui stationnent un peu sauvagement. Un seul fautif est montré du doigt : le chantier. Et indirectement, la CUS. "Rien n'a été pensé pour solutionner le problème, assène Pierre, dans le quartier depuis 16 ans. Il aurait fallu prévoir des parkings temporaires. Là, les gens n'ont pas le choix, ils doivent se mettre sur les trottoirs." Kassim et Jacques pointent également le danger de voir les accotements envahis par les voitures :
Lucie Moreau, directrice de projet pour le PRU, reconnaît le problème. "C'est vrai que pour l'instant, il y a beaucoup de voitures sur le trottoir. Mais le chantier est très important, c'est difficile de trouver une parade à tout ça." Pour autant, elle insiste sur le fait que le danger ou la gêne est limitée. Par l'action de la police. "Il y a une vraie tolérance pendant les travaux. Mais si des voitures garées représentent un danger, ou empêchent l'intervention des services publics comme le ramassage des ordures, il y a des interventions."
A l'image de Nadja, plusieurs habitants pointent du doigt les problèmes de stationnement antérieurs aux travaux. "Il y a toujours eu des soucis, lance-t-elle. Il n'y avait déjà pas assez de places de parking avant." Lucie Moreau assure que ce point sera amélioré avec le PRU. "Avant, on était à 0,8 place par logement. Avec la rénovation, on passe à 0,9." Une logique plutôt honnête puisque le Plan d'occupation des sols (POS) de Strasbourg permet de descendre à 0,5 place par logement pour les zones situées près d'arrêts de tramway.
"On maintient tel que c'était avant, souligne la directrice de projet. On améliore très légèrement mais on a délibérément choisi de ne pas vraiment augmenter. Cela fait parti d'une cohérence avec les investissements réalisés dans les transports en commun. On parie sur un report vers le tramway."
Pour corriger les erreurs précédentes, le système de stationnement va néanmoins être réorganisé. "Jusque là, tout était collectif, chacun se garait où il le voulait, indique Lucie Moreau. Après les travaux, il y aura d'un côté des parkings réservés pour les résidences (ensembles de trois immeubles, ndlr). Et d'un autre, des parkings publics, soit le long des avenues, soit à l'intérieur des mailles, comme à Catherine, où il y aura cinquante places."
Les automobilistes devront donc attendre la fin des travaux, en 2013 pour la voiries, pour déserter les trottoirs et se garer sur des vraies places de parking. En attendant, le stationnement sauvage continue. Et le slalom des piétons avec.
Thibaud Métais